dimanche 31 août 2014

Bretts et incompétence...

Ben oui. Les bretts. Je reviens encore sur ce sujet car l'ignorance à leur propos me jette souvent par terre. Combien de dégustateurs aie-je côtoyés et qui ne savaient pas les reconnaître dans un vin? Qu'on y soit peu sensible, ou carrément insensible, je peux comprendre, mais dans ce cas on devrait s'abstenir d'en parler. C'est le cas de Claude Langlois du Journal de Montréal. Je m'étais déjà attardé sur son cas, et voilà que quatre ans plus tard je tombe de nouveau sur ce commentaire d'une ignorance on ne peut plus crasse. En parlant d'un vin chilien, M. Langlois nous ramène la fausseté voulant qu'à peu près tous les vins de ce pays seraient "brettés". Rien n'est plus loin de la vérité. Face à un tel aveuglement olfactif, on comprend pourquoi il peut s'extasier devant bon nombre de vins européens réputés qui eux sont réellement "brettés".

La plupart des vins chiliens sont filtrés et bien stabilisés pour l'exportation. Le courant naturaliste y est encore très faible, et partant, les vins touchés par le caractère phénolé des bretts très rares. Il est donc ironique que M. Langlois ait choisi un vin issu de ce courant, le Cab, 2011, du Clos des Fous, pour nous dire qu'il avait enfin trouvé un vin chilien non bretté. En plus il nous ramène le cliché de la feuille de tomate. Il est clair qu'il a trop dégusté avec son collègue de La Presse, Jacques Benoît.

Le francocentrisme en matière de vin, passe toujours, on est habitué au Québec, l'amour des vins brettés en toute connaissance de cause, ça aussi on est habitué, mais l'ignorance et l'incompétence de la part d'un chroniqueur qui se veut professionnel, ça, à mes yeux, c'est inacceptable. On attend encore un chroniqueur-vin au Québec qui aura l'ouverture d'esprit et la compétence pour parler des vins du monde entier de manière neutre, sans a priori et sans idéologie. On peut toujours espérer...

vendredi 22 août 2014

Le Chili devrait-il devenir le premier pays totalement bio?

Je bois peu de vin depuis quelques mois, et ceux que je bois ont souvent déjà été commentés sur ce blogue, ce qui explique en partie le faible niveau d'activité ici dernièrement. Ceci dit, je continue de lire à propos du vin et en particulier à propos de mon pays de prédilection, le Chili. Au fil de mes lectures je suis tombé sur quelques idées et nouvelles intéressantes. Une idée qui a particulièrement retenu mon attention, est celle du winemaker de Casas del Bosque, Grant Phelps. Ce néo-zélandais d'origine qui œuvre dans la région de Casablanca a suggéré dans  une entrevue que le Chili devrait devenir le premier pays dont l'offre de vins serait 100% bio. J'ai trouvé l'idée très intéressante pour ce pays qui malgré ses efforts et la qualité de ses vins continue de souffrir d'un problème d'image. Comme le dit Phelps, le Chili est un pays où il est facile d'être bio à cause de l'absence de pluie durant la saison végétative. Beaucoup de producteurs sont déjà bio, ou presque bio, certains refusant la lourdeur et le coût reliés à la certification. Ça peut être compréhensible d'un point de vue individuel, car l'avantage de la certification bio n'est pas évident si on tient compte des coûts supplémentaires qui y sont associés. Toutefois, si tout le pays s'y mettait, l'impact positif sur l'image du Chili comme producteur pourrait être considérable. Même si le mouvement n'était pas total, le Chili pourrait tout de même jouer cette carte si le mouvement était très vaste. Avec un taux de producteurs bio de 70-80%, le Chili vinicole pourrait se présenter comme le pays bio par excellence.

Autant je suis en désaccord avec la biodynamie pour son côté ésotérique, ou avec le mouvement des vins dits naturels pour son angélisme, autant je pense que l'agriculture biologique est souhaitable, lorsqu'elle est possible. Même si je suis de ceux qui pensent que l'usage raisonné des pesticides, lorsque vraiment nécessaire, permet de produire de meilleurs vins, un pays comme le Chili, où les pesticides sont rarement nécessaires, devrait faire l'effort de ne pas les utiliser. Ce serait vraiment une belle façon de rehausser son image en tournant pour une fois les perceptions à son avantage. Juste avec cette idée en tête, plusieurs aborderaient les vins du Chili d'une manière plus positive. Ceci dit, le Chili demeure un pays assez conservateur, et ils serait surprenant qu'il puisse y avoir la solidarité nécessaire pour concrétiser un tel mouvement.