lundi 4 novembre 2013

Un monde de substitution...

Dans mon article précédant, j'appelais à porter un regard neuf sur les vins du Nouveau-Monde. Voilà que ce matin je tombe sur un texte du vétéran chroniqueur vin Jacques Benoît du journal La Presse qui montre bien tout le chemin qu'il reste à parcourir au Québec, du moins chez une certaine classe d'amateurs qui se veulent sérieux, pour que les vins du Nouveau-Monde soient considérés comme des vins légitimes, et non pas des ersatz de vins européens. Qu'un texte comme celui de M. Benoît puisse être publié dans un grand journal résume la situation des producteurs du Nouveau-Monde quand il est question pour eux d'aborder le marché québécois. La vision de M. Benoît est peut-être un cas extrême, mais elle reflète bien une mentalité qui demeure dominante, mais si c'est normalement formulé de façon plus nuancée. Ceci dit et de façon un peu ironique, par son texte, M. Benoît confirme que si on veut des vins offrant un meilleur RQP, le choix du Nouveau-Monde s'impose. Là où il est difficile à suivre toutefois, c'est avec ses suggestions de vins californiens. Les vins de cet état américain sont ceux qui hors de l'Europe jouent le plus la carte du prestige pour gonfler les prix. La Nouvelle-Zélande n'est pas non plus la destination du Nouveau-Monde qui en offre le plus pour le prix. À preuve, parmi les choix de vins de M. Benoît, celui qui offre le meilleur rapport note/prix, donc qualité prix selon son jugement, c'est le Chardonnay argentin de Catena. Dommage que M. Benoît soit allergique aux vins chiliens... Avec une excellente connaissance des vins de ce pays, je me suis monté une cave de substitution... à une fraction du prix, bien sûr.

Finalement, je sais que c'est la mode actuellement de s'attaquer à la SAQ, mais l'histoire des promos supposément truquées me laisse songeur. Par exemple, pour parler d'un vin que je connais bien, soit le Cabernet Sauvignon, Max Reserva, de Errazuriz, un vin qui est vendu pour à peu près le même prix depuis plus de 15 ans à la SAQ, soit dans l'intervalle 17-19$, et ce avec une qualité constante depuis tout ce temps. Qu'il soit aujourd'hui à 18.95$ me semble un prix juste dans le contexte général de notre monopole. Il n'y a pas eu de hausse artificielle sur ce vin. Il est offert au même prix en Ontario, réputée pour battre le Québec au niveau des prix pour les vins de moins de 20$. Alors quand ce vin est offert à 2$ de rabais dans une circulaire, ça me semble un vrai rabais et le consommateur averti devrait toujours l'acheter dans ces occasions. Même chose en Ontario où l'on offre parfois ce vin à 2$ de rabais. Dans les deux cas le vin est au répertoire régulier, les volumes doivent donc être importants, ce qui doit faciliter l'offre périodique de rabais. Selon moi c'est une façon pour le producteur de s'assurer que les consommateurs connaissent ce vin et l'achètent, histoire de le maintenir inscrit au répertoire général. De toute façon, à la SAQ il faut acheter lors des promos moins 10%. En ce sens, en l'absence de promo, le prix de tous les vins est gonflé. Si on achète hors de ces promotions, on accepte de payer plus et il faut assumer ce choix.