samedi 26 octobre 2013

SANCERRE, 2009, GÉRARD BOULAY




Surprise, surprise! Vous avez bien vu, un vin français sur ce blogue. Une fois n'est pas coutume. En fait, ce vin est un cadeau d'un ami que je soupçonne de vouloir me convaincre qu'il existe de bons vins hors de Chili! Je blague, bien sûr, car il sait que je le sais déjà. Ceci dit, j'aime bien sortir de mes habitudes et confronter mes préjugés, mais si je parle de ce vin ici, c'est parce qu'il est de belle qualité. Je n'ai pas de détails sur son élaboration. Le vin titre à 13.5% d'alcool et la bouteille était une demie (375 ml).

La robe est de teinte dorée assez intense. Le nez est discret et exhale des arômes de citron, de noix et de bord de ruisseau, amalgamés à de légères notes florale et un faible trait végétal évoquant le poivron vert. En bouche, le vin se rattrape avec une expression beaucoup plus intéressante. Les saveurs reflètent bien ce qui était perçu au nez, mais elles sont beaucoup plus intenses et bien soutenues par une belle acidité. Le milieu de bouche confirme la droiture et la bonne présence du vin qui ne manque pas de concentration. Une touche d'amertume évoquant la peau blanche de pamplemousse ajoute un brin d'austérité à l'ensemble. Il y a aussi toujours cette légère touche d'oxydation, mais à ce stade ce n'est pas un problème. La finale est harmonieuse, avec toujours les saveurs citronnées qui dominent sur une persistance de bon calibre.

Beau vin de profil sérieux et légèrement évolué. Par certains aspects, dont une légère pointe d'oxydation et le type d'acidité, il m'a fait pensé au Chardonnay, 2010, Clos des Fous dont j'ai parlé récemment. Je n'y ai détecté aucun arômes thiolés typiques du Sauvignon Blanc élaboré à l'abri de l'oxygène. En ce sens, il se démarque clairement du style plus charmeur auquel je suis habitué avec des vins de ce cépage. J'avais d'ailleurs une bouteille de SB, Garuma Vineyard, 2011, Vina Leyda d'ouverte en parallèle et il y avait un clair contraste stylistique entre les deux vins. Ceci n'est pas dit négativement, c'est une simple constatation. Il est clair pour moi que ce sont des choix humains qui distinguent ces deux styles, plus que la spécificité du terroir. J'ai déjà goûté des Sancerres qui sentaient et goûtaient le pamplemousse et le fruit de la passion, mais ces vins étaient sûrement élaborés en inox, sous gaz inerte, à l'abri de l'oxygène, ce qui ne semble pas être le cas pour ce vin de Boulay. C'est un style que j'apprécie toutefois, pour moi ça fait partie de la potentialité de styles qu'offre le Sauvignon Blanc. En conclusion, j'ai bien apprécié ce vin, mais la pointe d'oxydation que j'y ai perçue ne me le ferait pas garder plus qu'une année ou deux encore. Finalement, il y a le fameux facteur RQP qui pour moi est primordial. J'ignore le prix de ce vin, mais sous les 20$ pour une bouteille de 750 ml, ce serait pour moi un bon achat. Toutefois, comme je l'ai dit au début, dans ce cas-ci la vin m'a été donné gracieusement par un ami passionné, alors ça bat le meilleur RQP qu'on puisse imaginer! Merci!



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