jeudi 23 février 2012

CARMENÈRE, 2005, COLCHAGUA, ARBOLEDA


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Avec Errazuriz, Sena, Vinedo Chadwick et Caliterra, Arboleda est un autre projet mené par l'infatiguable Eduardo Chadwick, un des leaders du Chili vinicole. À l'origine de ce projet, au début des années 2000, les fruits des vins de Arboleda venaient des différents vignobles des autres projets de M. Chadwick, et certains raisins étaient achetés à des producteurs indépendants. Aujourd'hui, Arboleda est un producteur qui possède son propre vignoble au milieu de la vallée d'Aconcagua et il produit ses blancs et un Pinot Noir à partir des nouveaux vignobles du groupe Chadwick, à Chilue, dans la région côtière de la même vallée d'Aconcagua. La seule exception est pour ce Carmenère, ce 2005 venait de Colchagua, et le millésime courant, le 2009, vient toujours de ce même vignoble. Le vin titre à 14% d'alcool. Il s'agit de ma troisième bouteille de ce vin, sur quatre, les deux premières avaient été ouvertes à l'achat, et un an plus tard.

La robe est sombre, sans réelles traces d'évolution, bien que très légèrement translucide. Le nez a perdu de sa fougue de prime jeunesse et son caractère marqué d'herbes aromatiques pour se recentrer sur un fruit noir de très belle qualité, complété par une touche d'épices douces et des notes évoquant le sang, la cendre froide et le graphite. C'est vraiment étonnant de voir comment le nez de ce vin s'est transformé en cinq ans à peine de garde. À noter que je n'y ai perçu aucune note de verdeur qui marque plusieurs vins de ce cépage. En bouche, on retrouve un vin de profil sérieux, à la limite du sévère. Il y a encore une matière solide et assez volumineuse, encadrée par des tanins qui ont de la poigne. Le fruit noir mène toujours la parade au niveau des saveurs, bien soutenu par une dose substantielle d'amertume chocolatée. Le milieu de bouche confirme le très bon niveau de concentration et la présence affirmée de ce nectar. La finale est dense et épicée et s'étire un long moment.

Après mon éloge récent d'un vin âgé de 12 ans que je considérais comme étant à son mieux et tellement différent des jeunots qu'on retrouvent habituellement sur le marché. J'ai eu envie cette fois de tâter un exemple mitoyen. Un vin qui n'est plus en prime jeunesse, mais qui ne serait pas encore rendu dans la zone que je privilégie. Et bien je dois dire que j'ai obtenu sensiblement ce que j'attendais. Le vin était très bon, bien différent de ce qu'il donnait il y a cinq ans lors de son achat, mais encore trop jeune pour être dans la zone que je préfère. Ma dernière bouteille attendra donc cinq à sept années supplémentaires avant d'être ouverte. Ne vous fiez pas à l'étiquette, ce vin est le même que celui offert à la SAQ. Selon mon expérience, le groupe Chadwick/Errazuriz est un des producteurs chiliens qui maîtrise le mieux le capricieux Carmenère et ce vin en est un bel exemple.








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