jeudi 15 décembre 2011

SUR LE VIF

Pour faire suite à l'information de Nicolas dans le sujet "Un rêve de milliardaire". Voici des liens ici et ici à propos du voyage de Jessica Harnois au Chili en compagnie de trois autres québécois. Rien de neuf pour un "nerd" du Chili comme moi, ça reste à la surface des choses, mais ça pourra intéresser certains amateurs qui suivent ce qui se passe au Chili de moins près que moi. C'est bien de voir une professionnelle reconnue parler positivement des vins de ce pays. Toutefois, j'aurais aimé qu'elle parle plus de producteurs qui font des vins de prix abordable. S'ébaubir devant du Vina Vik de jeunes vignes à 100$ la bouteille, c'est compréhensible jusqu'à un certain point. Ce projet est vraiment particulier et le voir de ses yeux doit être une très belle expérience. Toutefois, le Chili c'est beaucoup plus que ça. Je n'aime pas la hiérarchie vinicole à l'européenne, car pour moi avec le prestige, le prix fort, les gros scores, ça distord tout ce qui est à échelle plus humaine et qui ne joue pas le carte des gros dollars. J'ai peur que Vina Vik devienne le début de ça pour le Chili. Un vignoble de quelques années au milieu de la nature, un vin à 100$ la bouteille en partant, des gros scores, l'amplitude du projet au budget pratiquement illimité et le milliardaire derrière tout ça.  Je n'ai rien contre le fait que ça existe. Je suis même pour car c'est un projet axé totalement sur la qualité. C'est juste que cette maladie, la "dollarite prestigieuse", comme le phylloxéra, avait épargné le Chili jusqu'à maintenant. C'est d'ailleurs pour moi ce qui fait une bonne partie de son charme. Alors d'un point de vue égoïste je voudrais que ça demeure ainsi, même si un projet comme Vina Vik va immanquablement attirer l'attention et frapper l'imagination. Plus ça va et plus le monde du vin semble se polariser entre le modèle grand château bordelais et le modèle minimaliste du genre vin d'artisan amant de la nature. Le vin normal, celui situé entre ces extrêmes et bu par la majorité des amateurs semble maintenant trop commun pour qu'on se passionne à son propos.


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