mercredi 10 août 2011

La fatalité des Bretts...


En faisant des recherches à propos d'un vin sud-africain, je suis tombé sur un blogue anglo-québécois intitulé « Brett Happens ». Je n'ai pas trouvé de traduction qui rende avec justesse en français le titre de ce blogue, mais bien sûr, un tel titre a piqué ma curiosité, même si c'est un sujet que j'ai déjà abordé sous de nombreux angles. L'auteur de « Brett Happens » aime les arômes « brettés », mais j'ai aimé sa lucidité et son honnêteté sur le sujet. Un paragraphe en particulier rejoint ce que je pense sur le sujet, et résume la situation dans laquelle je me retrouve face à ce que certains appellent le vin fin. Voici ma traduction libre de ce paragraphe où l'auteur y va de recommandations visant à éviter les vins « brettés » :

«  De manière générale, les nouveaux producteurs, et les anciens avec de nouveaux chais de vinification, tendent à avoir une meilleure hygiène. Ceci est aussi vrai pour les plus gros producteurs « industriels ». Donc, une tactique perverse serait d'éviter les vins artisanaux; malheureusement, cette façon de faire veut aussi dire se priver de certains des vins les plus intéressants élaborés actuellement »

L'auteur poursuit ensuite en disant qu'il n'y a pas de manière infaillible d'éviter les Bretts, et qu'au fond, c'est une fatalité. Je pense qu'il a raison, mais de mon point de vue, c'est là un bien triste constat, surtout que le problème de l'esthétique du défaut œnologique ne se limite pas aux Bretts. Il y a bien d'autres microorganismes qui peuvent altérer le profil aromatique du vin en cours d'élevage et en bouteille, sans compter les problèmes d'oxydation prématurée des vins de garde insuffisamment sulfités. Ceci dit, et pour s'en tenir aux Bretts, le blogue « Brett Happens » découle d'un fil de discussion sur le forum Chowhoud, où quelqu'un demandait comment éviter les vins présentant un bouquet d'écurie. Les réponses à la question contiennent bien des clichés, et surtout reflètent bien le relativisme généralement accepté sur le sujet et le caractère pratiquement inévitable de la chose. On se fait servir des noms bien connus quand on parle de ce sujet : Beaucastel, Musar, Rayas, Torbreck, Almaviva, Tempier, Mondavi, etc..., mais au bout du compte, ce qui ressort, c'est qu'il s'agit bel et bien d'une question touchant surtout le haut de la pyramide vinicole. Le vin du commun des mortels est « clean », c'est plus haut que ça se passe.

À chaque fois que je fais incursion dans le monde du vin fin européen, j'en ressort en me disant qu'il s'agit d'un terrain d'une grande richesse, mais miné pour qui est rebuté par ces arômes. Je me dis aussi que c'est un goût qu'il faut absolument acquérir, ou bien renoncer si ce n'est pas possible, car les déceptions seront trop nombreuses. Finalement, au-delà du goût et des préférences, je persiste à penser que ces arômes non reliés au lieu d'origine vont à l'encontre du vin de terroir et en cache la vraie nature.


2 commentaires:

  1. Bonsoir Claude,

    Nous pensons organiser une dégustation "vins brettés"... sans savoir ce qu'il y a réellement dans la bouteille tant qu'elle n'est pas ouverte. À l'aveugle bien entendu.

    Tu serais un participant de choix ! :-)

    Black

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  2. Salut Benoît,

    Un participant de choix pour une dégustation ou pour une scéance sado-maso?!!! Je dis cela de mon point de vue, bien sûr!...

    Claude

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