dimanche 28 août 2011

SYRAH, 20 BARRELS, 2008, LIMARI, VINA CONO SUR




Cono Sur est un de mes producteurs chiliens favoris lorsqu'il est question de vins blancs. Toutefois, à part ses vins de Pinot Noir haut de gamme (Occio et 20 Barrels), ses vins rouges ne me sont jamais apparus comme aussi convaincants. Comme si le style très fruité et éclatant de la maison se transposait mieux en blanc qu'en rouge. Ce producteur semble aussi plus à l'aise sur des terroirs plus frais, ce qui est le cas pour tous ses blancs, à l'exception du Viognier, alors que tous les rouges mis à part certains vins de Pinot Noir, viennent de la chaude vallée centrale. Toutefois, il y a maintenant un rouge supplémentaire dans la gamme Cono Sur à provenir d'un terroir frais, et c'est la Syrah, 20 Barrels qui est issue de la vallée de Limari. C'est d'ailleurs ce qui m'a donné en vie de l'essayer. Ce vin contient aussi 7% de Cabernet Sauvignon. Il a été élevé 16 mois en barriques de chêne d'origine et d'âge indéterminés. Il titre à seulement 13.6% d'alcool, pour un pH de 3.5 et bien sec à 2.3 g/L de sucres résiduels.

La robe est de couleur rubis foncé, opaque. Le nez témoigne du cépage et du lieu d'où il provient. Quand je parle du lieu, je ne parle pas du Chili, mais bien précisément de la vallée de Limari. On y retrouve un mélange d'arômes de fruits noirs, de notes florales (lavande, violette), de poivre noir, de café, d'herbes aromatiques, ainsi qu'un caractère de viande crue qui se développe quelques heures après l'ouverture. En bouche, le vin joue la carte de la finesse et de la modération, sur une structure compacte et une belle expression fruitée. Des notes finement épicées viennent agrémenter ce fruit soutenu par un trait d'amertume. Le milieu de bouche continue sur le mode de la finesse. Il n'y a pas de creux, tout est là et il ne manque de rien, mais on est clairement pas sur un vin qui tente d'impressionner par la force. Cette finesse se retrouve aussi au niveau tannique où rien n'accroche, ce qui permet au vin de couler sans effort malgré sa jeunesse. La finale est toute en délicatesse pour un vin si jeune, et montre une bonne persistance.

Ce vin est très surprenant de la part d'un producteur comme Cono Sur. La preuve que les mentalités évoluent au Chili, en parallèle avec la géographie nouvelle du vignoble, et que certains producteurs sont maintenant prêts à élaborés des vins de catégorie supérieure sans tout miser sur la recherche de concentration et l'usage appuyé du bois de chêne. Ça demande plus de conviction qu'il n'y paraît quand on sait l'importance des grosses notes sur 100 pour ce pays qui ne peut jouer la carte du prestige pour justifier des prix plus élevés. Cette Syrah de Cono Sur ne cherche donc pas à impressionner par la densité de sa matière, et en dégustation comparative à l'aveugle, je soupçonne que des vins à la concentration et à l'extraction plus élevées lui damneraient le pion. Mais pris en isolé, c'est un vin fin et équilibré, qui se laisse facilement boire. Ce qui est encore assez rare au Chili pour un jeune vin de ce calibre. La souplesse étant déjà au rendez-vous, la garde de ce vin ne se justifierait que par un désir d'évolution aromatique. À 25$, il s'agit d'un bel achat qui procure de la variété stylistique et qui peut être bu en attendant des vins qui demandent plus de temps pour atteindre un certain niveau de sagesse.



vendredi 26 août 2011

Le Chili surprend encore à l'aveugle


Ceux qui lisent ce blogue avec régularité savent que j'ai la fâcheuse manie d'écrire, lorsqu'un vin chilien de prix abordable m'enthousiasme, que celui-ci pourrait facilement se vendre le double ou le triple du prix qu'on en demande s'il était embouteillé sous une étiquette plus prestigieuse ou renommée. Je répète aussi souvent que la révolution viticole chilienne ne fait que commencer à porter ses fruits, mais que la qualité et la diversité sont croissantes, et qu'il faut revoir les vieux préjugés à propos des vins de ce pays car la nouvelle vague est en train de changer la donne. Souvent, j'ai l'impression de prêcher dans le désert, mais chaque belle découverte me conforte dans mes convictions. Une de ces découvertes fut le Pinot Noir, Las Brisas, 2009, de Vina Leyda. Hier en cherchant des références à propos de ce vin, je suis tombé sur un article du magazine Imbibe, relatant une dégustation à l'aveugle de Riesling venant d'un peu partout à travers le monde. Les vins choisis devaient contenir moins de 10g/L de sucres résiduels et se vendre entre 7.50 et 30 livres anglaises, soit environ 13 et 50 dollars canadiens. Imbibe est un magazine destiné aux restaurateurs et sommeliers britanniques. D'ailleurs, le panel de dégustation était surtout composé de sommeliers venant de divers restaurants anglais réputés.

Finalement, comme vous vous en doutez probablement, c'est un Riesling chilien qui fut nommé "Top wine" de la dégustation. Ce vin est le Riesling, Neblina Vineyard, 2008, Leyda, de Vina Leyda. C'était le vin le moins cher de la dégustation à environ 15$ la bouteille. Son plus proche rival, qui a obtenu la même note, est un vin autrichien vendu trois fois plus cher. Bien sûr une dégustation comparative de ce genre comporte ses aléas, et mon but n'est pas de dire que les meilleurs vins de Riesling proviennent du Chili. Mais je pense qu'un résultat comme celui-là valide ma conviction voulant que le Chili, de plus en plus, est une destination de choix pour veut de la variété et de la qualité à prix imbattable. Il faut connaître le pays et bien choisir ses vins. J'espère que mon modeste blogue peut être une contribution positive en ce sens. La sélection de vins chiliens de la SAQ s'améliore au fil du temps, mais il y a encore un bon écart entre ce qui est offert et la réalité actuelle de ce pays.



jeudi 25 août 2011

LE RÊVE DU MILLIARDAIRE SE POURSUIT


Il y a un peu plus d'un an j'avais écrit un article sur un projet vinicole fascinant qui est en cours de développement au Chili. Je suis tombé aujourd'hui sur un article sur le blogue "Eat Wine" de Liz Caskey, une américaine établie au Chili. Cet article m'a amené à lire ce qui s'est écrit depuis un an sur ce projet que je trouve toujours aussi intéressant. Certains commentateurs émettent des doutes sur la possibilité de faire rapidement émerger un terroir comme Vina Vik tente de le faire à Millahue, mais tous ne peuvent que reconnaître la qualité du millésime 2009 de ce vin, le premier, issu de vignes plantées en 2006! Ce vin est déjà "sold out", même s'il ne sera livré qu'en 2012 et qu'il se vendait 100$ la bouteille. Les notes de dégustations sur les différents lots pré-assemblage du millésime 2010 sont aussi très positives.

Ce projet m'intéresse non pas à cause du prix élevé du vin, mais plutôt à cause du fait qu'il est basé sur la science et l'expertise en viticulture. On y a mis tout ce qu'on pensait être le meilleur après avoir bien étudié la diversité du lieu. Ce qui me semble le plus intéressant, c'est la plantation à haute densité visant le meilleur mariage possible entre le clone du cépage, le porte-greffe et la nature du sol. La clé du grand vin est là selon moi. Meilleur ce mariage sera, et meilleur sera le vin. Toutefois, comme le seul vin de la maison est un assemblage, il y a de la place pour l'optimisation et la correction éventuelle de mariages moins réussis. Aussi, ce qui m'apparaît comme très révélateur dans ce projet sans restrictions financières, c'est l'utilisation de porte-greffes. J'aimerais bien discuter avec l'architecte de ce projet, Patrick Valette, pour connaître les raisons précises de son choix, et ce faisant, savoir ce qu'il pense de la plantation sans greffage qui est la norme au Chili, même si les porte-greffes sont de plus en plus utilisés.

Pour lire plusieurs articles récents sur Vina Vik, il est intéressant de visiter la section "Press" du site web du producteur.




dimanche 21 août 2011

CABERNET SAUVIGNON, LEGADO, 2002, MAIPO, VINA DE MARTINO



Je n'ai aucune donnée technique sur l'élaboration de ce vin. Toutefois, De Martino est un des producteurs les plus axés sur la diversité du terroir chilien. Son slogan " Réinventer le Chili " décrit bien cet état d'esprit. Cette cuvée Legado a donc pour but de refléter l'expression du Cabernet Sauvignon dans la région de Maipo.

La robe est bien foncée et ne montre pas de traces évidentes d'évolution. Le nez est très beau, montrant des notes d'évolution, reflétant bien le cépage et avec encore des relents du lieu d'où le vin est issu. On y retrouve de frais arômes de cassis, de cerise et de menthol, amalgamés à un aspect torréfié, ainsi qu'à des notes d'épices douces et de sous-bois. Ce nez est séduisant et plutôt délicat, mais en bouche c'est une autre histoire. Le vin s'y révèle sous un jour viril, avec beaucoup de présence, des saveurs intenses, une matière tannique bien affirmée, et une bonne dose d'acidité. Le fruité est très présent, mais ce n'est plus un fruité de jeunesse et on peut y sentir des nuances d'évolution. Ce fruité est aussi appuyé sur une solide base d'amertume qui marque le style du vin et contribue au caractère viril déjà évoqué. Le milieu de bouche confirme la solidité de la matière, le très bon niveau de concentration et la poigne tannique du vin. La finale est intense et joue ce fruité légèrement évolué et amer en mode majeur, sur une bonne persistance et où à la toute fin l'amertume triomphe sur le fruit.

Moi qui avait ouvert cette bouteille en pensant y retrouver un vin de profil adouci et fondu. J'ai dû m'adapter car j'ai été très surpris par la vivacité de ce vin. En fait, le nez m'a donné pas mal ce que j'en attendais à ce stade, mais en bouche ce fut autre chose. Ce vin a évolué plus lentement qu'anticipé, et il aura besoin d'encore plusieurs année pour offrir une bouche moins costaude et plus raffinée. Ceci dit, en matière de vin tout est question de style et de niveau d'évolution, et une fois la surprise passée, je dois dire que je l'ai bien apprécié. Surtout qu'avec une longue aération, la bouche a quelque peu gagné en souplesse, à moins que ce ne soit mon palais qui se soit acclimaté au style masculin de ce nectar. Toujours est-il que force est de constater que ce vin en donne beaucoup pour son prix des plus abordables. Le prix de ce 2002 était de 17.40$, ce qui est ridicule au vu de la qualité et du potentiel de garde d'une vingtaine d'années. Ce qui est encore plus intéressant, c'est que la version 2009 de ce vin est actuellement offerte à la SAQ pour seulement 16.55$. Contrairement à de nombreux vins médiatiques dont les prix explosent. Le prix et la qualité des Cabernets chiliens de type Reserva est stable depuis que j'ai commencé à m'y intéressé il y a une douzaine d'années. Je ne saurais donc recommander assez de mettre ces vins sous-estimés de côté pour la moyenne garde. Je ne sais si j'ai convaincu un seul lecteur de suivre cette recommandation si souvent réitérée. Mais pour moi, une chose est sûre, chaque nouvelle bouteille me conforte dans la validité de mon constat.



mardi 16 août 2011

CHARDONNAY, RESERVA ESPECIAL, 2008, LIMARI, MAYCAS DEL LIMARI




Après avoir beaucoup lu à propos de ce projet. J'ai finalement la chance de goûter mon premier vin de Maycas de Limari. Contrairement à bien des amateurs qui ne jurent que par les petits producteurs indépendants. Je suis aussi intéressé de voir comment de très gros joueurs peuvent arriver à réconcilier l'aspect purement commercial, à la quête de faire mieux en augmentant la diversité. Au Chili, où la scène vinicole est dominée par quelques joueurs importants, cette flexibilité et cette ouverture d'esprit de la part des géants est primordiale pour favoriser la progression du secteur dans son ensemble. À ce titre, Concha y Toro fait figure d'exemple à suivre. Il s'agit d'un des plus grands producteurs au monde, qui exploite avec succès des lignes de vins industriels de qualité, comme la gamme Casilliero del Diablo, mais qui en même temps permet au responsable de cette gamme de vins sans identité précise, Marcelo Papa, de lancer un projet axé sur l'identité et l'innovation. Ce projet c'est bien sûr Maycas Del Limari. Papa a réussi, en 2005, à convaincre les grands partons de Concha y Toro d'investir massivement dans cette nouvelle région avec la conviction qu'on pouvait y produire des vins distinctifs et de grande qualité. Il faut dire que Papa avait excellé non seulement à la tête de la vaste gamme Casilliero del Diablo, mais aussi à la tête de l'excellente gamme Marquès de Casa Concha. Il est clair que l'homme a du talent et qu'il avait accumulé le capital de crédibilité nécessaire pour convaincre ses patrons du bien fondé des ses convictions par rapport au potentiel du terroir de Limari. Mais c'est aussi la preuve qu'il est possible d'innover, même si on évolue au sein d'une très grande entreprise. Ce qui compte, ce n'est pas la taille, mais bien le désir d'exceller. Pour ce qui est de ce Chardonnay, Reserva Especial, 2008, il provient du lieu appelé Quebrada Seca, qui avec son climat frais et son sol riche en calcaire est considérée pour le moment comme le meilleur endroit de Limari pour produire des vins de Chardonnay. Le vin a été élevé en barriques de chêne français pendant 12 mois. Il titre à 14.2% d'alcool, et est bien sec avec 1.8 grammes de sucres résiduels.

La robe est d'une belle teinte dorée bien soutenue. Le nez est très typique du cépage avec des arômes de pêche, d'abricot et de poire, soutenus par un léger trait citronné et complétés par de fines notes de fumée et d'épices douces. En bouche, l'attaque est d'un bel équilibre, ample et souple, et déployant un généreux fruité mâtiné de légères notes caramélisées. Au niveau tactile, le vin montre un bon gras, ce qui le rend presque onctueux, même si une douce acidité est bien présente pour préserver l'équilibre d'ensemble. Le vin est concentré, et de bon volume, ce qui lui donne une bonne présence en milieu de bouche. La finale est harmonieuse et longue.

Ce Reserva Especial de Maycas de Limari est assurément parmi les meilleurs exemples chiliens de ce cépage qu'il m'ait été donné de déguster. À titre d'exemple, et pour demeurer dans le Nouveau-Monde, c'est un vin qui en terme de style et de niveau qualitatif se compare à des vins comme le Chardonnay, Estate, de Kumeu River, ou encore la cuvée Five Soldiers de Rustenberg. Dans ces circonstances, le prix demandé à la SAQ de 25.25$ m'apparaît comme parfaitement justifié. Pour être plus juste, je dirais qu'à ce prix ce vin constitue une aubaine. Mais au-delà du prix, ce vin est un bon exemple pour illustrer les progrès qui découlent du développement du nouveau Chili vinicole. Une autre preuve que la révolution terroir menée dans ce pays porte ses fruits. Et ce n'est que le début de cette aventure. En terminant, le producteur indique un potentiel de garde allant jusqu'à 2017 pour ce vin. Voilà qui m'incite à poursuivre mes expériences de garde avec les blancs chiliens de climat frais. Étant donné la courte histoire de la région, 2017 est seulement une estimation. Mais c'est quand même ironique de voir le producteur d'un vin d'une toute nouvelle région être plus confiant dans le potentiel de garde de son vin qu'on ne l'est parfois avec de grands vins venant du berceau de ce cépage...

mercredi 10 août 2011

La fatalité des Bretts...


En faisant des recherches à propos d'un vin sud-africain, je suis tombé sur un blogue anglo-québécois intitulé « Brett Happens ». Je n'ai pas trouvé de traduction qui rende avec justesse en français le titre de ce blogue, mais bien sûr, un tel titre a piqué ma curiosité, même si c'est un sujet que j'ai déjà abordé sous de nombreux angles. L'auteur de « Brett Happens » aime les arômes « brettés », mais j'ai aimé sa lucidité et son honnêteté sur le sujet. Un paragraphe en particulier rejoint ce que je pense sur le sujet, et résume la situation dans laquelle je me retrouve face à ce que certains appellent le vin fin. Voici ma traduction libre de ce paragraphe où l'auteur y va de recommandations visant à éviter les vins « brettés » :

«  De manière générale, les nouveaux producteurs, et les anciens avec de nouveaux chais de vinification, tendent à avoir une meilleure hygiène. Ceci est aussi vrai pour les plus gros producteurs « industriels ». Donc, une tactique perverse serait d'éviter les vins artisanaux; malheureusement, cette façon de faire veut aussi dire se priver de certains des vins les plus intéressants élaborés actuellement »

L'auteur poursuit ensuite en disant qu'il n'y a pas de manière infaillible d'éviter les Bretts, et qu'au fond, c'est une fatalité. Je pense qu'il a raison, mais de mon point de vue, c'est là un bien triste constat, surtout que le problème de l'esthétique du défaut œnologique ne se limite pas aux Bretts. Il y a bien d'autres microorganismes qui peuvent altérer le profil aromatique du vin en cours d'élevage et en bouteille, sans compter les problèmes d'oxydation prématurée des vins de garde insuffisamment sulfités. Ceci dit, et pour s'en tenir aux Bretts, le blogue « Brett Happens » découle d'un fil de discussion sur le forum Chowhoud, où quelqu'un demandait comment éviter les vins présentant un bouquet d'écurie. Les réponses à la question contiennent bien des clichés, et surtout reflètent bien le relativisme généralement accepté sur le sujet et le caractère pratiquement inévitable de la chose. On se fait servir des noms bien connus quand on parle de ce sujet : Beaucastel, Musar, Rayas, Torbreck, Almaviva, Tempier, Mondavi, etc..., mais au bout du compte, ce qui ressort, c'est qu'il s'agit bel et bien d'une question touchant surtout le haut de la pyramide vinicole. Le vin du commun des mortels est « clean », c'est plus haut que ça se passe.

À chaque fois que je fais incursion dans le monde du vin fin européen, j'en ressort en me disant qu'il s'agit d'un terrain d'une grande richesse, mais miné pour qui est rebuté par ces arômes. Je me dis aussi que c'est un goût qu'il faut absolument acquérir, ou bien renoncer si ce n'est pas possible, car les déceptions seront trop nombreuses. Finalement, au-delà du goût et des préférences, je persiste à penser que ces arômes non reliés au lieu d'origine vont à l'encontre du vin de terroir et en cache la vraie nature.


dimanche 7 août 2011

SAUVIGNON BLANC, RESREVA, 2009, CASABLANCA, CASAS DEL BOSQUE




Après un mois sans vin au printemps, et une résolution de boire moins à l'avenir. C'est un été très tranquille en ce qui me concerne côté vin. Il faut dire que la chaleur ne m'incite pas tellement à boire. En ce sens, une des rares bouteilles ouvertes fut ce Sauvignon Blanc de Casas del Bosque. J'avais fort apprécié le millésime 2008 de ce vin. Casas del Bosque est situé dans la partie ouest de la vallée de Casablanca. Cette zone est plus fraîche car plus proche de l'océan Pacifique. Ce monocépage est un assemblage composé de trois clones (78% clone 1, 16% clone 107 et 6% clone 242) provenant de trois types de sols différents (82% argileux, 15% sablonneux et 3% volcanique). Le rendement des vignes est très modéré pour un vin de ce prix à environ 35 hl/ha. Le vin est vinifié en inox avec des températures de fermentation basses. Il titre à 12.4% d'alcool pour un pH de 3.24 et 2.8 g de sucres résiduels.

Le nez est plutôt intense à l'ouverture avec des arômes de pamplemousse à l'avant-plan. Le tout se calme par la suite et c'est alors le citron qui occupe le premier rôle, complété par des notes de zeste d'agrumes, d'herbe coupée et de bord de rivière à truite. En bouche, l'attaque est vive et déploie un fruité citronné intense mâtiné de légères notes végétales. Le milieu de bouche se révèle sous le signe de la fraîcheur et de l'équilibre, avec une matière concentrée et de bon volume. La finale garde le cap sur l'intensité des saveurs et montre une superbe persistance.

Ce millésime 2009 confirme avec brio la qualité de cette cuvée. Après seulement deux millésimes goûtés, je me rend compte que l'excellente réputation de ce Reserva de Casas del Bosque n'est pas surfaite. Il se classe assurément parmi mes vins de Sauvignon Blanc chiliens préférés et représente probablement le meilleur RQP parmi ceux que j'ai pu goûter. Il faut ce rappeler que ce vin constitue l'entrée de gamme de ce producteur, qui produit aussi un Gran Reserva et une cuvée supérieure en faibles volumes appelée « Pequenas Producciones ». Le millésime 2010 de la cuvée Reserva vient d'arriver sur les tablettes de la SAQ. J'ai d'ailleurs profité de la récente promo pour m'en procurer quelques bouteilles à 10% de rabais. Ça me permettra de voir si l'adage « jamais deux sans trois » se confirme.