vendredi 18 mars 2011

Dégustation Hémisphère Sud



J’ai participé il y a une semaine à une dégustation organisée sur le forum Fou du Vin et ayant pour thème les vins de l’hémisphère sud. Disons que ça cadre bien avec le sujet principal de ce blogue, et en même temps c’était une bonne occasion de déguster à l’aveugle sur un thème assez large. Je préfère les dégustations à l’aveugle où le thème n’est pas trop restrictif, car quand le terrain est trop balisé et les préjugés jouent en bonne partie leur rôle d’influence sur la perception. J’aurais d’ailleurs aimé goûter certains des vins de la dégustation sans avoir la moindre idée de leur provenance. Voici une brève revue des vins dégustés.


Gewurztraminer, 2008, Malborough, Seresin: Le côté parfumé évoquant pour moi le savon m’a fait bien identifier le cépage, mais j’ai aussi pensé au Torrontès et au Viognier. Le vin est floral, avec un fruit de pêche et de mangue, balancé par une légère amertume. Seresin est un producteur réputé de Nouvelle-Zélande, et je me serais attendu à un peu mieux compte tenu de sa réputation.


PREMIÈRE VAGUE


Pinot Noir, 2008, Elgin, Paul Cluver Estate: Ce vin était bien typique de son cépage, avec des arômes de fraises et une touche végétale souvent rencontrée dans les vins de Pinot. En bouche le vin est équilibré, avec un doux fruité intense et une bonne longueur. Bon vin de base.

Première Sélection, 2001, Stellenbosch, Morgenhof Estate: Cet assemblage de cépages bordelais m’a bien eu, puisque je pensais avoir affaire à un Cabernet de Maipo d’une dizaine d’années. Comme quoi le Chili n’a pas le monopole du cassis et du menthol. Bonne intensité en bouche, avec un fruité un peu sur la douceur et une bonne longueur. Beau vin.

Cabernet Sauvignon, Cuvée Alexandre, 2008, Colchagua, Casa Lapostolle: L’exemple parfait du vin trop jeune où la barrique vient masquer la typicité. Je n’ai pas reconnu le cépage dans ce vin et par défaut, à cause de la maturité du fruit et de sa richesse j’ai dit Shiraz. Arômes de caramel et de pâtisserie qui couvrent le fruit noir mature. Le vin est très concentré et très long. Belle qualité qui se révélera vraiment dans 10 ans.

Clos de los Siete, 2003, Mendoza, Michel Rolland: Autre confirmation que ce vin n’est pas dans ma palette de goût. Il est encore marqué par le bois avec des arômes de bran de scie. C’est très concentré et très long, mais pour l’équilibre on repassera. Une autre preuve pour moi que concentration et longueur faussent parfois les données, et sont souvent les critères utilisés pour décerner de grosses notes.


DEUXIÈME VAGUE


Cabernet Sauvignon, Reserva, 1996, Aconcagua, Errazuriz: Un des deux vins que j’avais apporté dans l’espoir de démontrer à mes collègues de dégustation les vertus de la garde de vins sud-américains abordables et bien choisis. Ce Reserva, 1996, ne m’a pas déçu, au contraire. J’ai été surpris par l’équilibre en bouche et le vivacité du fruit encore bien présent. Pour ce qui est du nez, il fallait aimer les arômes d’évolution, de sous-bois et d’humus qui dominaient la palette aromatique. J’ai hâte que la profondeur de ma cave me permette d’ouvrir ce type de bouteille sur une base très régulière.

Pinot noir, 2006, Central Otago, Prophet’s Rock Vineyard: J’ai perçu un côté Pinot dans ce vin de par son fruit rouge, mais ce n’était pas le vin de ce cépage le plus typique, si bien que certains commentaires évoquant autre chose m’on fait douter. J’ai peu de notes sur ce vin, et cela montre bien qu’il ne dégageait rien de particulier. Pas mauvais, mais est passé facilement sous le radar.

Pinot noir, 2007, Central Otago, Amisfield: Deuxième Pinot de suite de Central Otago, mais fort contraste de personnalité. Autant le Prophet’s Rock était effacé, autant le Amisfield m’a semblé démonstratif et presqu’une caricature en terme de typicité. Le vin fait très Pinot, mais n’est pas le plus subtil, avec beaucoup de fruits rouges, de la cannelle et cette touche végétale présente dans tellement de vins de ce cépage. Le vin est concentré et long, avec un bon équilibre global.


TROISIÈME VAGUE


Shiraz Blueprint, 2008, Stellenbosch, De Trafford: J’ai commenté ce vin sur ce blogue en janvier dernier. Malgré cela je ne l’ai pas reconnu et n'ai pas identifié le cépage. L’aspect boisé m’est apparu plus présent que lorsque dégusté en solo, peut-être est-ce dû au fait que les deux autres vins de cette vague montraient des profils évolués bien différents. Néanmoins je ne change pas d’idée à son sujet. Il s’agit d’un vin de belle qualité qui s’améliorera avec quelques années de plus en bouteille.

Cabernet Sauvignon, Estate, 1999, Aconcagua, Errazuriz: En voyant un vin d’entrée de gamme de cet âge encore en bouteille on pourrait penser qu’il était farfelu de le garder si longtemps. Pourtant, je connais bien des dégustateurs qui auraient levé le nez sur ce vin en jeunesse et qui en pure aveugle se seraient fait avoir par le profil que montrait celui-ci après presque 12 ans passés en bouteille. Ce n’était pas un grand vin, mais il était impeccable et montrait un beau profil évolué qui ne s’obtient que par une garde patiente. Un vin renversant compte tenu de son prix d’origine et de son rang dans la gamme Errazuriz.

Cabernet Sauvignon, 1999, Lujan de Cuyo, Mendoza, Weinert: Ce vin était ma deuxième offrande de la soirée, et comme dans le cas des vins de Errazuriz, montrait bien qu’en Amérique du Sud comme ailleurs, l’identité du producteur est primordiale. Ce vin fut le favori de la soirée pour plusieurs et montrait un profil caractéristique des vins de Weinert qui ont une dizaine d’années dans le corps. Beau nez de vin mi-évolué, avec encore un beau fruit et complété par de subtiles notes de thé, d’humus et de feuilles mortes. En bouche, le profil est plus jeune, avec une structure raffinée évoquant des vins bien plus chers. J’avais acheté une caisse de ce vin à 15$ la bouteille!!! M’en reste huit ou neuf. Bien du plaisir à venir encore.


LIQUOREUX


Gewurztraminer, Vendanges tardives, 2008, Curico, Vina Montes: J’ai commenté ce vin sur le blogue en début d’année. Fidèle à mes perceptions d’alors, mais à l’aveugle le côté botrytis évoque le Sauternes, alors que le côté floral du cépage contredit cette impression. Beau vin.

Torrontes, Vendanges tardives, 2009, Cafayate, Boegas Etchart: Autre vin dont j’ai déjà parlé sur ce blogue, en novembre 2009, mais dans le millésime 2007. Ce 2009 m’est apparu fidèle au souvenir que j’avais de ce vin au fort RQP.

http://www.fouduvin.ca/viewtopic.php?f=21&t=17633&start=15

http://levinauxantipodes.blogspot.com/2011/01/shiraz-blueprint-2008-stellenbosch-de.html

http://levinauxantipodes.blogspot.com/2011/01/gewurztraminer-vendanges-tardives-2008.html

http://levinauxantipodes.blogspot.com/2009/11/torrontes-vendanges-tardives-2007.html


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