dimanche 31 octobre 2010

DON RECA, LIMITED RELEASE, 2007, CACHAPOAL, VINA LA ROSA



Vina La Rosa représente très bien pour moi le producteur traditionnel chilien de la vallée centrale qui a décidé il y a une dizaine d’années de prendre un virage qualitatif marqué tout en continuant de produire des vins typiques des parties chaudes de la vallée centrale chilienne. Cet assemblage est dominé par le Merlot (52%), complété par du Cabernet Sauvignon (25%), de la Syrah (18%) et du Carmenère (5%). Le vin a été élevé pendant neuf mois en barriques neuves de chêne français.

La robe est très foncée et parfaitement opaque. Le nez cadre avec le profil classique des rouges de l’ancien Chili, celui des parties chaudes de la vallée centrale, avec un mélange de fruit généreux et de notes boisées et végétales diverses. On y retrouve des arômes de cassis, de prune, de menthol, d’eucalyptus, de poivron vert, d’herbes aromatiques, d’épices douces et de chocolat noir. C’est très complexe et multidimensionnel comme nez avec le fruit qui domine, complété par des notes végétales fraîches (menthol, eucalyptus, cassis), boisées/épicées, et un soupçon de végétal vert (pyrazines). En bouche, l’attaque est équilibrée, riche, pleine, et veloutée. L’amalgame de saveurs est intense et riche, reflétant bien la variété d’arômes perçue au nez. Le fruit montre une certaine douceur épicée qui est bien balancée par une solide trame d’amertume. En milieu de bouche, le vin a beaucoup de présence, aidé en cela par un niveau de concentration de fort calibre, un bon volume et une présence tannique à la fois souple et imposante. La finale poursuit en droite ligne, sur une bonne persistance aux relents de chocolat noir.

Très bon jeune vin, au profil distinctif, avec lequel on ne joue pas la carte de la finesse, mais celle d’une certaine puissance intégrant complexité et “typicité”. Ce vin affiche ses origines sans retenue. C’est un vin au caractère sauvage qu’il faut, selon moi, renoncer à apprivoiser. Il faut le prendre comme il est. Ce n’est donc pas un vin pour amateur de “bon goût” et de profil civilisé. Avec ce vin, il faut avoir un peu le goût de l’aventure. Il faut avoir envie de sortir des sentiers battus. Ce faisant, il faut pouvoir s’ouvrir à une esthétique un peu différente. C’est un vin du nouveau monde dans le meilleur sens du terme. À une époque où on aime dénoncer une supposée uniformisation du goût, ce vin expose fièrement sa différence. Ceci dit, comme la plupart des bons rouges chiliens, je pense que ce vin possède ce qu’il faut pour bien évoluer sur une vingtaine d’années. C’est un superbe achat pour les 21.75$ qu’en demande la SAQ.


*

mercredi 27 octobre 2010

Les attentes influencent l'expérience sensorielle lors de la dégustation du vin

Ceux qui me lisent avec régularité se diront que je reviens avec une de mes marottes, que je tape encore sur un de mes clous favoris. C'est vrai. Mais à chaque fois que je rencontre une information sur le sujet, j'aime la partager. Dans ce cas-ci, je suis très en retard. Cette nouvelle date de plus d'un an. Quand même, ça demeure selon moi intéressant, surtout que ça implique un vin qui déjà fait beaucoup parler ici au Québec. Il s'agit de chercheurs suisses qui ont mené une étude de dégustation impliquant le vin argentin de Michel Rolland, Clos de Los Siete, 2006. Ce vin s'était mérité une note de 92 de Jay Miller du Wine Advocate. Lors de l'étude, les 163 dégustateurs étaient divisés en 5 groupes. On informait dès le départ le premier groupe de la note de 92 reçue par le vin. On mentait au deuxième groupe en disant que le vin s'était plutôt mérité une note de 72. Pour les deux groupes suivants, les notes étaient révélées seulement après la dégustation du vin, mais avant que les dégustateurs n'émette leur jugement sur celui-ci. Alors qu'au cinquième groupe on ne disait rien du tout sur le vin.

Les résultats montrent que le groupe qui a le plus apprécié le vin était celui qui savait dès le départ que le vin avait reçu 92 points, et c'était aussi le groupe qui aurait été prêt à payer le plus pour ce vin. Pour moi cela confirme ce que je pense depuis longtemps, c'est-à-dire que ce que l'on sait et pense d'un vin avant de le déguster influence notre perception de celui-ci. Ça me confirme aussi que le système de notation de Parker a un effet de renforcement positif chez le consommateur qui achète un vin en se basant sur ce critère. La bonne note aidera l'acheteur à apprécier le vin, et finalement à être en accord avec le critique. Ce qui donnera au critique de la légitimité à ses yeux. Ce faisant, il aura tendance à acheter d'autres vins bien cotés par ce même critique, et ainsi, la roue positive continuera de tourner. Ce qui est vrai pour les notes à la Parker est aussi vrai pour le prix plus élevé, la renommée du producteur, le prestige de l'appellation et ainsi de suite. Plus le dégustateur sera convaincu de la qualité du vin avant d'y goûter, plus grande pourra être l'influence sur la perception mentale de celui-ci. Conclusion? Si vous voulez mieux apprécier les vins que vous achetez, assurez-vous d'être convaincus d'avance de leur qualité!!!

http://huehueteotl.wordpress.com/2009/09/16/praised-wine-tastes-better/

http://www.psychomedia.qc.ca/pn/modules.php?name=News&file=article&sid=7143


*

vendredi 22 octobre 2010

Sous-représentation des vins chiliens au Canada: l'exemple britanno-colombien


Ceux qui suivent de près ce qui s'écrit sur ce blogue ont sûrement lu l'échange que j'ai eu avec un intervenant, dans la rubrique « L'exemple britannique », sur la place trop limitée qu'occupe les vins chiliens à la SAQ, surtout en ce qui a trait aux vins de spécialité. Parfois je me sens un peu seul avec cette vision des choses. C'est donc avec le soulagement de celui qui rencontre une opinion convergente que j'ai lu la chronique d'Anthony Gismondi du Vancouver Sun à propos de la place beaucoup trop limitée des vins de qualité chiliens en Colombie-Britannique. Le chroniqueur s'interroge à savoir pourquoi les vins intéressants des nouvelles régions de ce pays sont si peu représentés sur les tablettes du monopole provincial, et il ne trouve pas de réponse. Pourtant il se vend plus de bouteilles de vins chiliens en Colombie-Britannique, que de bouteilles de vins français, et en terme de valeur, les deux pays sont à égalité. Pourtant, le monopole de la province offre 1130 vins d'origine française, contre un très maigre 158 vins pour le Chili. Dans ces conditions, la performance de vente chilienne est incroyable. Malheureusement, le revers de cette médaille, c'est que ça confine presque totalement le pays dans le créneau et dans l'image de producteur de vin à bas prix. Je joins le lien vers l'article. À lire.
*

mardi 19 octobre 2010

SAUVIGNON BLANC, 2008, SAN ANTONIO, MATETIC VINEYARDS



Matetic est un des producteurs qui mènent le mouvement de renouveau et de diversité au Chili. Ces vins sont certifiés bio et proviennent de la nouvelle région côtière et fraîche de San Antonio. En plus de ce Sauvignon Bllanc, on en produit une cuvée “côtière”, provenant de vignobles situés encore plus près de la côte. Il serait intéressant d’avoir les deux cuvées pour pouvoir comparer. En ce qui concerne la cuvée dont il est question ici, les raisins proviennent de trois parcelles distinctes situées à flancs de collines et ayant des expositions différentes. La fermentation a lieu en petits résevoir d’inox de seulement 330 litres, et selon les réservoirs, 4 types de levures différentes sont utilisées pour la fermentation. Le but étant de favoriser la complexité aromatique du vin. Le vin titre à 14.5% d’alcool, pour un pH de 3.1, et seulement 2.1g/L de sucres résiduels, ce qui confirme qu’il s’agit d’un vin bien sec.

La robe est pâle, de teinte verdâtre. Le nez, juste à l’ouverture, montre des arômes de pamplemousse et de zeste de pamplemousse qui s’estompent rapidement. Ensuite, le tout se recentre sur des arômes de citron, complétés par des notes florales et minérales, une très légère pointe de poivron vert, ainsi qu’une touche de conifère qui lui donne un peu des airs de Riesling. En bouche, l’attaque révèle un vin de belle amplitude, aux saveurs citronnées intenses, vivifiées par une bonne acidité, et relevées par un trait d’amertume. Le niveau de concentration est très bon, ce qui contribue à la présence affirmée du vin en milieu de bouche. La finale est réussie, avec un bel équilibre et l’intensité des saveurs qui monte d’un cran, avant de décliner sur une bonne persistance où l’amertume gagne un peu en importance.

Avec toute la controverse qu’il y a eu autour de ce vin, et avec le nombre de dégustateurs qui l’ont goûté. Je suis vraiment étonné qu’après aération du vin, personne n’ait noté une certaine similarité avec un vin de Riesling. En fait, seul le très léger poivron peut indiquer un Sauvignon Blanc. Pour ce qui est du citron, c’est une caractéristique possible avec trop de cépages blancs pour pouvoir penser Sauvignon en se basant sur ce seul critère. Dans une vraie dégustation en pure aveugle de ce vin, après aération de celui-ci, j’aurais assurément opté pour un vin de Riesling, et en aucun cas je n’aurais pu dire qu’il venait du Chili. Ceci étant dit, au-delà de ce manque relatif de “typicité” par rapport à son cépage d’origine, j’ai trouvé que c’était un vin de grande qualité, bien équilibré, parfaitement sec, à l’alcool très bien intégré, et avec une belle matière intense et généreuse. Une qualité comparable à celle de nombreux vins du double du prix à n’en pas douter, même si dans le cas de ce 2008, la comparaison Sancerroise ne tient pas vraiment. Fait à noter aussi, contrairement au 2007 qui était à l’origine de mes commentaires controversés, ce 2008 est embouteillé sous capsule à vis.

P.S.: Je me suis servi ce soir un dernier verre de ce vin, venant du fond de la bouteille gardée au frigo, et le vin a retrouvé un peu d’airs de Sauvignon Blanc. Les notes conifères qui alliées au citron me faisait penser Riesling sont maintenant complètement disparues, et le poivron, quant à lui, semble juste un peu plus présent. Au-delà de cela, c’est toujours le caractère citronné qui domine, et le vin dans son ensemble se tient toujours très bien.

*

dimanche 17 octobre 2010

CABERNET SAUVIGNON, MAX RESERVA, 2003, ACONCAGUA, ERRAZURIZ


Après l'expérience particulière vécue avec le Cabernet Sauvignon, 2008, de Arboleda. J'ai eu envie d'ouvrir un Cab de la même région avec un peu d'âge pour voir de quoi il en retournait. Il faut préciser que Errazuriz et Arboleda partagent un savoir-faire commun, appartenant toutes deux à Eduardo Chadwick. Ce Max Reserva, 2003, provient d'une année très chaude, et il contient 3% de Petit Verdot et 2% de Cabernet Franc. Il a été élevé pendant 15 mois en barriques de chêne français (66%) et américain (34%), dont 24% étaient neuves. Ce vin marquait l'arrivée d'un nouveau « winemaker » chez Errazuriz, en Francisco Baettig, et cela c'était traduit par un changement vers plus de maturité dans le style. Mon souvenir de ce vin en prime jeunesse est celui d'un vin velouté et assez volumineux, qui séduisait avec ses arômes de pâtisserie et de cerises au chocolat. J'ai bien hâte de voir où il en est cinq ans plus tard.

La robe montre toujours une teinte bien soutenue, bien qu'elle soit légèrement translucide. Le nez est très discret à l'ouverture, mais se dégourdi un peu avec le temps, en laissant échapper des arômes évolués de cerise, d'épices exotiques et de bois de cèdre, complétés par des notes de feuilles mortes et quelques subtiles traces de sa jeunesse chocolatée. En bouche, le vin se montre passablement plus expressif, avec une belle attaque bien ferme qui permet de découvrir un vin compact et frais. Le fruité est encore bien présent, mais n'a plus sa douceur de jeunesse, aidé en cela par une bonne dose d'amertume qui contribue à lui donné un air plus sérieux. Des notes épicées et d'évolution s'entremêlent au fruité pour ajouter à l'ensemble ce cachet qu'on ne peut retrouver dans les vins très jeunes. Les tanins sont fins et tissés serrés, ce qui contribue au profil compact du vin. La finale est harmonieuse et fondue, avec une bonne persistance. Un dépôt assez important se retrouve sur les parois de la bouteille.

Certains dégustateurs n'ont pas la métamorphose facile, pour le meilleur ou pour le pire... Toutefois, de ne pas trop changer comme dégustateur me semble un avantage pour constater la métamorphose du vin avec le temps. Dans le cas de ce Cabernet Sauvignon, je pense vraiment que le mot métamorphose n'est pas trop fort. En fait, c'est comme si le temps avait dépouillé le vin des amples et voyants habits dont on l'avait affublé au départ, pour le ramener plus près de sa nature de base. Personnellement, je n'ai rien contre le spectacle et les costumes. Lorsque la situation s'y prête, ça peut avoir son charme. Ceci dit, s'y j'ai à choisir, je préfèrerai le plupart du temps les vins qui s'en tiennent plus à l'essentiel. C'est d'ailleurs ce pourquoi j'aime garder du vin. Parce qu'il n'y a pas de substitut au temps pour permettre au vin de se révéler d'une façon plus fondamentale. Pourtant, je suis quelqu'un qui en matière de vin a le mot authenticité en horreur. Je trouve que c'est un mot galvaudé. Le vin authentique pour moi ça n'existe pas, parce que ça présuppose une vérité de départ, liée à un point d'arrivée incontournable. Ce qui existe toutefois, c'est le vin qui évolue, et dans ce processus on ne peut pas faire abstraction du parcours entier. Je veux dire par là qu'un vin à un moment précis est ce qu'il est à cause de tout ce qu'il a été durant son parcours. Malgré tout, une chose est sûre pour moi, c'est que cinq ans plus tard, ce vin n'a maintenant que très peu à voir avec ce qu'il était au départ. Comme quoi les vins qu'on peut qualifier de racoleurs en jeunesse, peuvent se transformer en vins beaucoup plus sérieux avec le temps. C'est d'ailleurs une des beautés reliées à la garde du vin. Cela ajoute une dimension supplémentaire à l'expérience d'ensemble. Ce Cabernet, Max Reserva, 2003, est maintenant à un point très intéressant de son évolution, mais il n'a pas encore tout dit. Heureusement, j'ai encore cinq bouteilles de ce nectar pour suivre le reste de cette histoire qui en cours de route, jusqu'à maintenant, m'aura procuré des plaisirs multiformes.


*

samedi 16 octobre 2010

CABERNET SAUVIGNON, 2008, ACONCAGUA, ARBOLEDA




À la fin d'août dernier j'ai parlé du Cabernet Sauvignon, 2001, de Arboleda. En 2001, c'était les début de Arboleda, et ce vin provenait de la vallée de Maipo, ce qui était temporaire. Maintenant le Cabernet Sauvignon de cette « boutique winery » provient de son propre vignoble planté en 1999 et 2000 dans le milieu de la vallée de l'Aconcagua. Ce vin est en fait un assemblage comprenant 15% de Cabernet Franc. L'année 2008 fut fraîche dans cette région, ce qui a repoussé les vendanges jusqu'à la première semaine de mai. Cela explique probablement le titre alcoolique relativement modéré de 14% qu'il affiche, ainsi que le bas pH de 3.48. Le vin a été élevé un an en barriques de chêne français (88%) et américain (12%), dont 44% étaient neuves. J'ai dégusté ce vin sur deux jours, en conservant la deuxième moitié en bouteille de 375 ml pleine. Le vin a beaucoup changé en 24 heures. Le jour de l'ouverture, il était assez marqué par l'apport boisé doucement épicé et vanillé, alors que le lendemain, cet aspect avait pratiquement disparu pour laisser les caractéristiques de base du vin s'exprimer, c'est-à-dire ce que donne ce cépage sur ce terroir.

La robe est sombre et opaque. Le nez de base exhale des arômes de cerises, de cassis, de bois de cèdre et de menthol, complétés par de légères notes terreuses et florales. Le premier jour, un aspect d'épices douces, incluant la vanille, s'ajoutait et marquait le profil d'ensemble. J'ai aimé les deux versions, même si la deuxième était plus sérieuse... En bouche, le vin montre un bel équilibre et de belles proportions. Il a une bonne matière, mais ne joue pas la carte de l'extraction poussée et de la très grande concentration. Le premier jour, le boisé semblait arrondir les angles, tout en ajoutant de la douceur au niveau gustatif, alors que le lendemain, le vin montrait un aspect un peu plus sec et rude, même si dans l'absolu ça demeure un vin d'une belle souplesse. C'est juste que le vin avait juste perdu son côté impeccablement lisse. D'autre part, le fruit est de belle qualité, avec de la fraîcheur, et est soutenu par une juste dose d'amertume. La finale est un peu sévère, et de bonne persistance, avec l'amertume de chocolat noir qui gagne un peu en importance plus la fin approche.

Si j'avais totalement vidé cette bouteille la première journée, je serais passé à côté d'une expérience étonnante et très intéressante. Je n'ai pas souvenir d'un vin ayant vu son aspect boisé s'atténuer et se transformer en si peu de temps. J'avais bu sur trois jours un Carmenère, Terrunyo, 2007, Cachapoal, Concha y Toro, le week-end dernier. Ce vin était une bête boisée à l'ouverture, et c'est resté ainsi pendant les trois jours. Dans le cas de ce Cabernet, il était bien plus équilibré dès le départ, avec un boisé moins imposant, même si bien présent. J'ignore ce qui peut expliquer ce phénomène. Toujours est-il que c'est un vin que j'ai bien apprécié. Un vin qui montre les proportions que j'aime tant dans ce type de vin chilien. Le producteur parle d'un bon potentiel de garde pour celui-ci, et j'ai tendance à croire que c'est bien vu. Ce vin est présentement réduit de 18.95$ à 16.45$ dans la circulaire actuelle de la SAQ, et aujourd'hui en ce samedi, on pourra l'acheter avec un rabais additionnel de 10% qui portera son prix à 14.80$. À ce prix, c'est un RQP carrément imbattable. Dans l'article de Jancis Robinson que je référençais hier, elle recommandait ce vin, tout comme le Terrunyo que j'évoquais plus haut. En Grande-Bretagne, ces deux vins se vendent presque pour le même prix, alors qu'ici, le Arboleda est beaucoup moins cher, et sera encore beaucoup moins cher demain. Environ la moitié du prix suggéré en Grande-Bretagne. Pour une fois que la balance penche de notre côté, c'est une bonne occasion d'en profiter.

*

jeudi 14 octobre 2010

Chili-Argentine: Deux réalités

Pour continuer dans la veine britannique, je suis tombé aujourd’hui sur un article intéressant de Jancis Robinson dans le Financial Times, où elle compare du point de vue vinicole le Chili et l’Argentine. On y apprend que le Chili fait très bonne figure sur le marché anglais avec pas moins de 9% de parts de marché (au Québec le Chili stagne aux environ de 3%), alors que l’Argentine, malgré qu’elle y concentre ses plus grands efforts, arrive à peine à dépasser le 1% de parts de marché (au Québec l’Argentine, portée par la gamme Fuzion, obtient un impressionnant 8%). Par contre, aux États-Unis, les deux pays sont nez à nez, avec chacun 9% des parts de marché, mais l’Argentine devance le Chili en terme de valeur des exportation. Selon Jancis Robinson, sur le marché américain, le Chili peine à se défaire de son image de pourvoyeur de bons vins pas chers, alors que le Malbec argentin de son côté présente une alternative abordable aux vins californiens. Finalement, elle souligne le grand avantage du Chili sur l’Argentine, soit la diversité. Elle note que malgré des progrès, l’offre argentine en blanc demeure limitée, contrairement au Chili qui a beaucoup progressé dans ce domaine. Elle souligne aussi que ce qui ce qui rend le Chili si intéressant à suivre, c’est la vitesse à laquelle les changements surviennent, avec constamment de nouveaux terroirs, et de plus en plus de cépages différents qui y sont cultivés.

J’ai souvent lu que dans le monde anglo-saxon, le Royaume-Uni était le pays ayant le goût général supposément le plus raffiné. On dit qu’on y apprécie de manière générale les vins moins doux, moins boisés, moins lourds et plus frais et plus acides. Le succès rencontré par les vins chiliens dans ce pays semble cadrer avec cette idée générale. Les vins chiliens, rouges comme blancs, ont généralement de la fraîcheur, tant aromatique que structurelle. La fraîcheur aromatique semble causer problème à plusieurs ici au Québec, mais pour moi c’est un caractère distinctif positif. Une chose est sûre à mes yeux, à 3,4% de parts de marché, et compte tenu du RQP général très favorable de ces vins, ceux-ci n’ont pas la reconnaissance qu’ils devraient avoir ici au Québec. Cherchez l’erreur...

http://www.ft.com/cms/s/2/e31cb6be-c769-11df-aeb1-00144feab49a.html



*

Vins fabriqués et vins sérieux

Comme je l’écrivais dans un message précédant, j’aime fréquenter les auteurs britanniques lorsqu’il est question de vin. Un de mes blogueurs préférés était Jaimie Goode qui tient le très intéressant site Wineanorak. Le gars est un vrai passionné de vin qui parle de vins et de producteurs de tous horizons. C’est aussi un scientifique de formation qui a écrit le livre “The science of wine”. Toujours est-il qu’hier en visitant son blogue, je suis tombé sur un texte de sa part qui m’a semblé consternant (voir lien). J’ai souvent parlé ici, avec une pointe d’ironie, de ce que j’appelle le “vrai goût”, et de la pression qui existait pour s’y conformer si on voulait accéder au statut de “vrai amateur”. Et bien il faut lire le texte de M. Goode pour se convaincre de la réalité de ce phénomène. Je n’ai jamais rien lu d’aussi condescendant à propos du vin et de ceux qui s’y intéressent. Le pire, c’est que M. Goode était conscient en l’écrivant de l’arrogance de son texte, mais malgré tout il a senti le besoin de le publier. Il est rare qu’un “winewriter” se livre aussi ouvertement sur ce qu’il pense vraiment sur ce sujet. D’habitude on vous débitera des banalités du genre que chaque dégustateur doit apprendre à se connaître, et que ce qui compte c’est notre propre perception. M. Goode lui rompt avec la langue de bois et livre le fond de sa pensée en la matière. Selon lui, à peu près tous les journalistes qui écrivent sur le vin savent assez bien distinguer les bons vins des mauvais. Toutefois, là où plusieurs échouent lamentablement, c’est dans la capacité de distinguer les vins vraiment sérieux de ceux fabriqués pour impressionner. Selon M. Goode donc, seule une caste supérieurement douée sait faire ce qui compte le plus pour quelqu’un écrivant à propos du vin, c’est-à-dire distinguer les vins exceptionnels et sérieux, des vins simplement excellents!!!... WOW!!! Je n’ai jamais rien lu d’aussi brutalement honnête. Je ne sais pas si M. Goode avait trop bu de vin exceptionnel et sérieux lorsqu’il a pondu ce grand texte, et que c’est sans inhibition aucune qu’il a livré le fond de sa pensée. Mais une chose est sûre, ça va droit au but, et à mon sens c’est assez révélateur de la mentalité d’une certaine catégorie de dégustateurs qui ont la chance de goûter à beaucoup de vins très renommés. Comprenez-moi bien. Je ne mets pas tous les dégustateurs buvant régulièrement des vins renommés dans cette catégorie. Mais comme je l’ai déjà dit, lorsqu’on atteint certains sommets, immanquablement la perspective change, et le danger est alors grand de ne regarder que vers le bas. Si on ne se souvient pas du parcours qui nous a mené vers le haut, il devient facile de perdre le contact avec la réalité de la grande majorité des dégustateurs, et d’oublier que ce qui fait un dégustateur, ce n’est pas juste la renommée des vins qu’il a eu la chance de déguster. Combien de chroniqueurs qui écrivent sur le vin en s’adressant à un large public ont au fond la même vision des choses que M. Goode? Mon but n’est pas de dire que tout se vaut en matière de vin. Ce qui m’embête, c’est l’attitude hiérarchique, autant pour les vins que pour les dégustateurs. Ce genre de vision dévalorise la plus grande partie du monde du vin. Le vin qui est bu par la grande majorité des gens. Pour moi, le vin et l’humilité doivent aller de pair. J’aimerais bien voir M. Goode en pure aveugle distinguer les vins sérieux des vins fabriqués, les vins exceptionnels des vins simplement excellents. Je pense qu’il reprendrait contact avec la réalité et reverrait assez vite sa copie.
 
  http://www.wineanorak.com/wineblog/uncategorized/controverialist-judgements-of-quality-in-wine#comments


*

vendredi 8 octobre 2010

CHARDONNAY, RESERVA ESPECIAL, 2008, LIMARI, VINA TABALI


Quand j’ai commencé à m’intéresser aux vins chiliens, vers la fin des années 90, la plupart des vins de Chardonnay chiliens venaient de la chaude vallée centrale où on plantait à proximité du Cabernet Sauvignon et du Chardonnay. Ce terroir, de manière générale, convenait assez bien au Cabernet, mais pour le Chardonnay il était clairement inapproprié. On a ensuite vu apparaître graduellement les premiers vins de Chardonnay issu de Casablanca, la première région plus fraîche développée au Chili. Le mouvement se continue aujourd’hui avec les premiers vins de Chardonnay issus de nouvelles régions encore plus fraîches, comme San Antonio, Bio Bio, Malleco et Limari. Pour avoir goûter quelques Chardos de Limari la semaine passée, lors de la dernière dégustation de “Vins du Chili”. Cette région produit avec ce cépage un style de vin se rapprochant de la référence bourguignonne. Malheureusement, je n’ai pas encore pu goûter les quelques “top cuvées” issues de cette région, mais les vins de niveau intermédiaire sont vraiment très prometteurs. Voyons de quoi il en retourne avec ce “Reserva Especial”.

La robe est d’une teinte jaune pâle. Le nez est réservé et fin. Il dégage des arômes de citron, de pêche, de noix, et de miel. Le profil olfactif est assez simple et plutôt réservé à ce stade, mais la qualité aromatique est au rendez-vous. En bouche, le vin montre un bel équilibre entre l’acidité et le gras. C’est à la fois frais et légèrement onctueux. L’expression des saveurs reflète bien ce qui était perçu au nez, mais avec pas mal plus d’intensité. Belle tenue en milieu de bouche d’où se dégage une certaine élégance. L’acidité joue toujours un rôle central dans le profil frais de ce vin qui sans être rond montre tout de même un peu de volume. La finale est réussie, avec un sursaut dans l’intensité des saveurs auxquelles s’ajoute un léger trait d’amertume. La persistance est de bon niveau.

Très beau vin de Chardonnay, fin et élégant, à défaut d’être complexe et très concentré. Avec un vin de ce style, il est clair que le Chili poursuit sa progression vers la diversité stylistique. C’est l’antithèse du vin fait pour impressionner. En ce qui me concerne, c’est le signe d’un début de maturité du petit monde vinicole chilien. Ce pays travaille d’arrache-pied pour corriger son image, et un vin comme celui-ci est un signe clair de progression. Comprenez-moi bien, ce n’est pas un grand vin, mais c’est un très bon vin qui de par son style nuancé s’adresse à un public d’amateurs qui négligent généralement les vins de ce pays. De plus, comme c’est souvent le cas avec les vins chiliens, le consommateur y trouvera facilement son compte au prix demandé de 19.95$ à la SAQ.


*

jeudi 7 octobre 2010

L'exemple britannique

Petite visite ce matin sur le site de la revue britannique Decanter où je suis tombé sur un article intéressant qui m’a ramené à des propos que je tenais ici dernièrement sur le francocentrisme québécois en matière de vin. Dans cet article de Decanter, on rapporte les propos du "winewriter" Andrew Jefford à propos de la haute qualité que peuvent atteindre les vins de Chardonnay en Australie. D’entrée, on cite un commentaire où M. Jefford a lui aussi la vilaine idée de comparer avec l’étalon français en disant, et je cite: "Le Chardonnay australien peut surpasser sans effort des bourgognes de top niveau". De tels propos tenus par une personnalité québécoise reconnue dans le monde du vin seraient considérés comme rien de moins que blasphématoires. Celui qui oserait écrire cela verrait sa crédibilité compromise et son bon jugement mis en cause. Heureusement pour M. Jefford, au Royaume-Uni ça ne risque pas de lui arriver. En général, j’aime lire les britanniques qui écrivent sur le vin. Je trouve que c’est un pays possédant le palais et le marché diversifiés que je souhaiterais pour le Québec. C’est un pays exposé à des influences et des affinités multiples, de par sa géographie et sa langue. La géographie explique l’attrait pour le culture européenne du vin, alors que la langue a provoqué une ouverture plus facile sur les pays vinicoles anglo-saxons du Nouveau-Monde. Pour moi, c’est une autre preuve que la notion de palais inné n’a aucun sens. Bien sûr, il y a une composante physiologique dans les préférences possibles en matière de vin, mais l’élément le plus important est culturel et en ce sens tient de l’acquis.

http://www.decanter.com/news/wine-news/502263/chardonnay-is-australia-s-best-variety-says-jefford


*

mardi 5 octobre 2010

CABERNET SAUVIGNON, ZARDOZ, 2007, MAIPO, VINA INDOMITA


À l’inverse de plusieurs producteurs chiliens de la vallée centrale qui produisent des blancs et du Pinot Noir issus de vignobles satellites dans la région fraîche de Casablanca. Vina Indomita est installé dans la vallée de Casablanca, mais a un vignoble dans Maipo pour ses rouges de cépages bordelais. Ce Zardoz est le vin “icône” de la maison. Il s’agit en fait d’un assemblage contenant, en plus du Cabernet Sauvignon, 10% de l’emblématique Carmenère. Pour le reste, je n’ai pu trouver de détails sur l’élaboration de cette cuvée, ni sur la location exacte du vignoble dans Maipo. Ce vin a été offert initialement par la SAQ via le Courrier Vinicole. Malgré les très bons commentaires qu’il y avait dans le catalogue du CV, les stocks disponibles ne se sont pas complètement vendus, si bien que le vin vient d’apparaître dans quelques succursales.

La robe est opaque et bien sombre. Le nez est surprenant et ne fait pas Cab de Maipo, sans cassis, ni menthol évidents. Pour moi, il se rapproche plus du genre international ou on aurait de la difficulté à distinguer entre un bordeaux de style moderne, ou bien Cali Cab modéré. Ce n’est qu’une impression, mais toujours est-il que j’y ai perçu en dominante du fruit noir de très belle qualité, et un arôme de café bien affirmé. Pour compléter l’ensemble, on retrouve des notes de pâtisserie doucement épicées. Un nez de vin jeune très agréable, avec de l’éclat et un bel équilibre entre le fruit et les notes boisées de qualité . La bouche quant à elle est marquée d’entrée au sceau de la souplesse. Le vin montre un bon volume et tapisse agréablement la bouche de ses saveurs de doux fruits noirs épicés. Un trait d’amertume bien dosé vient contenir la douceur de l’ensemble. Le milieu de bouche révèle un vin toujours aussi souple, montrant un niveau de concentration supérieur, du volume et des saveurs intenses. La finale n’est pas en reste, les saveurs y montent d’un cran en intensité, et se fondent admirablement sur une allonge de fort calibre.

Que dire de plus sinon que j’ai adoré ce vin. C’est un vin qui donne déjà beaucoup de plaisir dans son état actuel. Bien sûr, pour prendre son pied avec ce vin il ne faut pas être pris dans les méandres de l’idéologie stylistique. Ce n’est pas un vin pour les talibans de la bouteille!!!! Ici au Québec, ce genre de zélés, avec ce type de vin, ont rapidement le mot “guidoune” aux lèvres. Un équivalent québécois de péripatéticienne. C’est vrai, ce Zardoz est un vin qui donne un plaisir immédiat et voluptueux. C’est un vin qui a de la douceur et des courbes, et qui ne semble pas en avoir honte. Ce n’est donc pas un vin intellectuel. Il n’y a pas de fantasmes à y projeter, le plaisir est là, à prendre, simplement. Ceci dit, c’est aussi un vin possédant un bon potentiel d’évolution. La matière est généreuse et la qualité palpable. C’est pour moi le type de vin où on ne pourra parler de bonification, mais plutôt d’évolution, ou de transformation. Il est déjà très bon dans sa livrée de jeunesse, mais selon moi, le temps saura le transformer en une version aux formes et aux teintes plus subtiles. Je suis de ceux qui pensent qu’il est possible d’apprécier l’évidence et la subtilité. Il faut juste éviter le sectarisme, et ouvrir la bonne bouteille au bon moment. Alors quand vous serez dans un état favorable aux plaisirs faciles, ouvrez ce vin. Dans quelques années, lorsque vous serez dans un état plus méditatif, vous pourrez ouvrir la même bouteille en y trouvant aussi votre compte. C’est là un des avantages de certains vins, et je pense que ce Zardoz en fait partie. Belle découverte et prix avantageux.



*

vendredi 1 octobre 2010

VERTICE, 2006, APALTA, COLCHAGUA, VINA VENTISQUERO


J’ai eu la chance de goûter plusieurs vins de Ventisquero lors des dernières dégustations de “Vins du Chili” tenues à Montréal, et j’avais beaucoup apprécié. Ce Vertice, à ma connaissance, est le deuxième vin de ce producteur à être offert par la SAQ, par le biais du Courrier Vinicole. Je n’avais pas obtenu le premier, un Sauvignon Blanc de la gamme Queulat, ce sera donc pour moi la première occasion que j’aurai de déguster tranquillement un vin de ce producteur. Lors des dégustations évoquées plus haut, j’avais particulièrement apprécié les vins des gammes Queulat et Grey qui montraient des RQP de haut niveau. Avec ce Vertice (35$), on se retrouve dans le haut de gamme du producteur, juste derrière le grand vin de la maison, la Syrah Pangea (65$ en IP). Ces deux vins sont élaborés par l’oenologue Felipe Tosso, en collaboration avec l’australien John Duval qui fut longtemps chez Penfolds, étant entre autre responsable de l’élaboration du réputé Grange. D’ailleurs, Duval pense que le potentiel de la Syrah au Chili est énorme. Pour en revenir à ce Vertice, il s’agit d’un assemblage à parts pratiquement égales de Carmenère (51%) et de Syrah (49%). Les deux cépages proviennent de parcelles différentes du même vignoble pentu situé à Apalta. Ils sont plantés sur des types de sols différents, argileux pour le Carmenère et granitiques pour la Syrah. La Syrah fut vendangée dans la dernière semaine d’avril, ce qui est tard pour cette région et indique des conditions relativement tempérées, alors que sans surprise, le tardif Carmenère fut récolté lors de la troisième semaine de mai. Le vin a été élevé pour 20 mois en barriques de chêne français d’âge non spécifié.

La robe est très foncée et impénétrable. Le nez est bien dosé, s’exprimant tout en délicatesse avec des arômes d’une très belle qualité, incluant les fruit rouges et noirs, le poivre noir, les herbes aromatiques, la terre humide, la fumée et le chocolat noir. Très beau nez, complexe et raffiné, où la qualité supérieure est évidente. En bouche, l’attaque est ample et souple. L’aspect soyeux de la texture se fait remarquer dès le départ. Comme on dit, c’est lisse et ça glisse, sans effort, tout en douceur, avec une superbe présence fruitée balancée par une juste dose d’amertume. Les notes épicées et terreuses se mêlent agréablement au fruit pour produire un bel effet gustatif. Le milieu de bouche révèle un vin de très bonne tenue, à la concentration élevée, mais évitant aisément de tomber dans la lourdeur. Pour conclure, on a droit à une finale fondue et harmonieuse où rien ne dépasse, sur un allonge de bon niveau aux relents de chocolat noir.

Superbe vin! L’élégance chilienne à l’oeuvre. Un vin qui défie les idées préconçues. Même moi qui suis vendu au Chili, quand je pense Apalta, ou au coeur de Colchagua, je pense maturité poussée du fruit, vin puissant et généreux qui en met plein la gueule, surtout pour un vin relativement ambitieux comme celui-ci. Et bien ce vin a joué un bon tour à mes préjugés car dans son style, il se présente tout en finesse et en délicatesse, avec une belle fraîcheur, et ce, malgré qu’il titre à 14.5% d’alcool. En le dégustant, je n’ai pu m’empêché de penser au “Dix de Los Vascos, 2004”, un autre vin relativement ambitieux de Colchagua qui m’avait bien surpris par son caractère fin et modéré. Les profils sont bien sûrs différents, “Le Dix” étant un Cabernet, mais j’y ai retrouvé la même sensation de raffinement. Dans les deux cas j’avais l’impression d’être en face de vins privilégiant l’équilibre et la finesse, à l’extraction débridée et à la puissance. Le Vertice pourrait sûrement être qualifié de plus moderne, mais pour moi, il s’agit du beau visage du modernisme. J’ai aussi bien aimé le mariage aromatique entre le Carmenère et la Syrah. Le producteur recommande une garde pouvant aller jusqu’à 10 ans. Personnellement, je pense que c’est très conservateur comme évaluation, et que ce vin a ce qu’il faut pour bien évoluer sur au moins 20 ans. La bonne nouvelle, c’est que les résiduels du Courrier Vinicole sont maintenant en tablettes, et qu’on peut s’offrir ce vin ce week-end pour aussi peu que 31.50$. Je n’avais acheté que deux bouteilles au Courrier Vinicole. Je vais en rajouter quelques-unes en fin de semaine. C’est à mon avis un fort RQP, comparable à des super-premiums chiliens offerts pour le double de prix, et pour faire changement, je ne parlerai pas du reste du monde!!! Une autre beauté du Chili, c'est que les producteurs encore peu reconnus peuvent offrir de superbes aubaines dans le plus haut de gamme. Tant que le fameux seuil de 95 de WS ou WA n'a pas été atteint, on peut être assez tranquilles côté prix. J'ai vu cette semaine le Vinedo Chadwick, 2006, offert en Ontario pour rien de moins que 165$!!! Du pur délire en ce qui me concerne. Mais s'il y a des acheteurs, je ne blâme pas M. Chadwick, et tant mieux pour lui. En ce qui me concerne, je m'intéresse au Chili pour ses superbes vins offerts à de très bons prix. Quand on rejoint la folie vue ailleurs, je ne suis pas.
 
 
 
*