samedi 28 août 2010

CABERNET SAUVIGNON, 2001, MAIPO, ARBOLEDA



Petit vendredi soir tranquille après une grosse semaine au travail. Je décide de m’ouvrir un Cabernet de Maipo avec un peu d’âge. Je n’ai pas encore assez de ces vins pour en ouvrir aussi souvent que je le voudrais. Toutefois, ces dernières années j’ai acheté en grandes quantités ce type de vins, dans le but justement de pouvoir un jour en ouvrir plus fréquemment, sans arrière-pensées. Il faut dire que pour moi les Cabernets de Maipo de ce genre on fait leurs preuves pour la moyenne garde. Je ne compte plus les beaux moments que m’ont donné des vins comme le “Medalla Real” de Santa Rita, l’”Antiguas Reservas” de Cousino Macul, le “Reserva de Familia” de Santa Carolina, ou encore la cuvée “Gran Reserva” de Tarapaca. Dans ce cas-ci, contrairement aux exemples ci-haut mentionnés, il s’agit d’un vin sans tradition. Une cuvée des premières années de Arboleda qui n’avait alors pas ses propres vignobles. Pour compenser, on pigeait ici et là dans les vignobles du groupe Errazuriz/Chadwick. Aujourd’hui, ce vin est élaboré à partir des nouveaux vignobles de cette “boutique winery” situés au coeur de la vallée d’Aconcagua. Il ne faut donc pas confondre le vin de Maipo dont il est question ici avec celui du même nom actuellement offert à la SAQ. Ils proviennent de deux terroirs différents.

La robe est encore foncée, bien que légèrement translucide. Elle ne montre pas de signe évident d’évolution. Le nez quant à lui révèle un très beau profil de Cab saisit à un moment très heureux de son évolution. C’est vraiment très beau, à la fois délicat et complexe, avec un profil où le fruit domine encore, mais où tous les éléments ont été altérés au fil du temps. En ce sens, c’est un profil que je qualifierais de “évolué-jeune”, bien que de façon plus classique certains diraient plutôt un profil secondaire. Comme je le disais, c’est encore le fruit qui tient l’avant-scène, mais ce n’est plus le fruité de jeunesse, même chose pour les subtiles notes boisées. Malheureusement, il est impossible pour moi de mettre cette différence clairement en mots. Par exemple, le nez montre du fruit rouge se rapprochant pour moi de la cerise, mais je ne peux verbaliser la différence entre cerise jeune et cerise évoluée. Toujours est-il qu’en plus de la cerise, on retrouve aussi des notes de bois de cèdre, de terre humide, de menthol, de vanille, ainsi qu’un léger aspect torréfié. En bouche, on retrouve un vin où le caractère fondu se révèle dès le départ. C’est souple, soyeux et délicat. Tout se passe en douceur. La palette de saveurs reflète bien ce qui était perçu au nez, avec toujours ce caractère “évolué-jeune” évoqué plus tôt. Le milieu de bouche montre un bel équilibre, avec des proportions bien ajustées. Le vin a encore du corps et un bon tonus, mais rien ne semble excessif. Les angles sont arrondis et le tout coule facilement avec beaucoup de plaisir. La finale poursuit dans la veine de la finesse et de l’harmonie, avec une bonne longueur aux rémanences finement amères de chocolat noir.

L’ouverture d’une bouteille de ce genre me réconforte dans la validité de ma démarche en matière de garde. Une démarche que je pourrais qualifier d’inorthodoxe, même si certains pourraient plutôt y voir une forme obstinée de snobisme inversé. Sincèrement, j’ai trouvé ce vin excellent, fidèle à l’idée que je me fait d’un bon Cab de Maipo d’une dizaine d’année. Un vin ayant perdu une bonne partie de sa “typicité” chilienne de prime jeunesse, pour laisser la place aux vertus de ce cépage lorsque le temps a pu y appliquer modérément sa patine. Un vin entre deux âges donc, dont le caractère particulier est très difficile à mettre en mots. Un vin encore en parfaite forme, qui n’a pas entrepris un quelconque déclin, mais montrant un profil que seul le temps en bouteille peut procurer. Quand je pense que j’ai payé ce vin 17.95$ il y a 5 ans. La beauté de la chose, c’est que les prix des Cabs de Maipo de ce niveau sont stables. Pas d’inflation démesurée à la bordelaise, ni de prix gonflés aux gros scores des critiques américains. En fait, depuis 12 ans que je m’intéresse plus sérieusement au vin, le prix de ce type de cuvées chiliennes n’a pas bougé. L’acheteur avisé peut se procurer de réels bijoux dans la gamme 15-20$. Des vins étonnamment civilisés, propres, sans excès d’extraction, de concentration ou de boisé. Des vins où on ne cherche pas à en faire beaucoup dans le but d’impressionner. Ironiquement, c’est ce manque de grandes ambitions qui semble jouer en leur faveur. Le genre de vin pour qui veut être charmé, plutôt qu’impressionné.


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mercredi 25 août 2010

Le goût québécois et l'approche européenne

Je continue ma lecture des différents numéros du magazine chilien “Vitis”, et chemin faisant je suis tombé sur un article dédié aux fameuses levures Brettanomyces. À la lecture de cet article, je n’ai pu m’empêcher de sourire tellement c’était réconfortant pour un palais perdu comme le mien dans ce Québec où règne en maître la culture européenne du vin. Ça me ramenait directement au texte récent que j’ai écrit et que j’avais ironiquement intitulé “L’approche européenne”.

Le texte de “Vitis” sur les Bretts commence par une anecdote de l’auteur qui raconte comment un juge canadien, qui est en fait Québécois, avait donné, lors d'un concours, une note de 90 à un Carmenère chilien clairement bretté, alors que des collègues chiliens avaient noté le même vin 70 et moins à cause de ce “défaut”. Pour expliquer une telle différence d’appréciation, l’auteur fait valoir que le juge québécois avait été formé à l’école française du vin et que ces arômes étaient donc normaux pour celui-ci.

Il semble clair que dans le cas de ces arômes, au-delà des très fortes différences de sensibilité entre individus, il existe un phénomène de goût acquis. Il me semble impossible d’être amateur de vins européens haut de gamme et en même temps de ne pouvoir tolérer ces arômes. On peut aimer ceux-ci d’emblée, ou y être relativement insensible. Sinon il est nécessaire de s’y faire s’y on veut embrasser pleinement la culture européenne du vin. C’est une condition obligatoire, autrement les déceptions seraient beaucoup trop nombreuses. Dans ces conditions, il est facile de comprendre pourquoi il n’y a au Québec aucune personnalité connue écrivant sur le vin qui nomme clairement ces arômes. Pour ceux qui peuvent les détecter, ils sont considérés comme normaux. Alors que pour bien d’autres, dans la majorité des cas, ils ne sont simplement pas perçus.

Je sais que j’ai l’air de cogner sur le même clou, mais mon but n’est pas de m’acharner. J’essaie seulement de souligner que la perception et l’appréciation du vin est aussi une question d’éducation. Et lorsque presque tout le monde subit la même influence, on appelle ça la culture. La culture du vin au Québec est européenne, et surtout française. Il y a une sorte de conformisme plus ou moins volontaire de relié à cela. À force de se faire dire qu’une chose est bonne, ou à tout le moins normale, on y adhère, ou on s’y habitue. Si le discours ambiant était autre. Il est clair que le goût québécois et les habitudes de consommation en matière de vin serait différents. Je sais bien que la réalité n’est pas près de changer, mais comme amateur passionné par ce liquide, peu importe nos préférences, je pense qu’il est important et intéressant d’avoir conscience de la situation. Ça peut aider à mettre les choses dans une perspective plus complète.


http://www.vitismagazine.cl/pdf/rev_28.pdf


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samedi 21 août 2010

LA LAGUNA DEL INCA, IN SITU, 2007, ACONCAGUA, VINA SAN ESTEBAN


Vina San Esteban est situé dans ce qui pourrait être appelé “Alto Aconcagua”, c’est-à-dire l’extrême est de la vallée, à 870 m d’altitude, aux pieds des Andes. Les vignobles du domaine sont plantés en partie sur le plancher de la vallée, et à flancs de montagne. Selon le producteur, les profils des vins obtenus entre les deux endroits sont bien différents. Il faut acidifier les vins provenant de la vallée, alors que ceux issus de la montagne n’en ont pas besoin. C’est le cas de cette cuvée “La Laguna del Inca”, un assemblage composé de Syrah (40%), Cabernet Sauvignon (35%), Carmenère (21%) et Sangiovese (4%). Les vendanges sont manuelles, avec fermentation en inox et élevage de 14 mois en barriques de chêne français et américain. Le vin titre à 14.6% d’alcool pour un pH de 3.65.

La robe est très sombre et d’une totale opacité. Le nez est modéré dans son niveau d’expression et exhale des arômes de fruits rouges (cerise) et de fruits noirs, complétés par une touche mentholée, un peu d’épices douces et un léger aspect torréfié. Belle qualité d’arômes, même si l’ensemble est un peu simple pour le moment. En bouche, on a droit à un vin bien concentré aux saveurs fruitées intenses, à la structure compacte et montrant à ce stade un niveau d’amertume assez élevé qui lui donne un aspect sévère. Un caractère épicé vient enrichir le fruit, et bien que les tanins semblent contribuer à l’amertume, ils sont tout de même d’une belle finesse de texture. La finale est solide et l’allonge de fort calibre.

Ce vin m’a laissé un peu perplexe. Moi qui ne connaissait de la vallée d’Aconcagua que les vins généralement charmeurs en jeunesse de la maison Errazuriz. Avec ce vin de San Esteban ont est clairement dans un autre registre. Le vin et bon et la qualité me semble évidente, mais pour le moment celui-ci semble un peu replié sur lui-même. Ce qui est rare au Chili, où les vins sont généralement abordables dès leur prime jeunesse. Si on aime les rouges montrant un profil sévère, ça va, mais pour le moment on est vraiment pas dans le registre de la séduction. Voilà un vin viril qui ne se fera pas accuser d’être racoleur! Quoi qu’il en soit, il me reste trois bouteilles de ce nectar pour voir de quoi il en retourne. La prochaine ne sera pas ouverte avant un bon 5 ans. J’ai confiance pour la suite, mais rien n’est garanti. Le producteur lui parle d’un potentiel de garde de 10 ans pour ce vin.


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jeudi 19 août 2010

Vins issus de vignes greffées et non-greffées: Une comparaison intéressante

Ceux qui me lisent avec une certaine régularité, que ce soit ici sur ce blogue, ou auparavant sur FDV, savent que j’attribue une bonne partie du caractère distinctifs de plusieurs vins chiliens au fait qu’il s’agit du seul pays au monde où la très grande majorité des vignes sont plantées franches de pied, plutôt que greffées sur des portes-greffes hybrides. Changer les racines d’une plante n’est pas un acte anodin. Il m’a toujours semblé évident que cela devait entraîner des changements dans la nature des fruits pouvant être produits, et partant, dans celle des vins qu’on pouvait espérer en tirer. J’ai lu de nombreuses références par le passé indiquant que la nature du porte-greffe avait une influence importante sur la vigueur de la vigne. Ainsi donc, dépendant de la fertilité du sol et de la nature du cépage, et même du clone de ce cépage, le vigneron peut choisir un porte-greffe qui atténuera la vigueur de la vigne. Cela représente un avantage très important dans l’élaboration d’un vignoble visant à produire des vins de grande qualité. Une vigne moins vigoureuse concentre plus de ressources sur ses fruits, et moins sur le développement du bois et du feuillage. Cela a donc un impact important sur la qualité des fruits pouvant être obtenus. La crise du phylloxéra, il y a plus d’un siècle, a donc modifié la viticulture mondiale en y apportant un élément nouveau et déterminant. Un élément qui s’est raffiné au fil des décennies avec le développement de toute une panoplie de porte-greffes pouvant s’adapter aux différents types de sols et aux différents cépages qu’on veut y greffer. Si on pense aussi aux divers clones disponibles pour un même cépage, la vigne d’aujourd’hui est donc une entité adaptable qui est bien différente de la vigne “tout en un” et non sélectionnée du 19ième siècle. Encore une fois, le seul endroit où les choses ont peu changé depuis ce temps, c’est au Chili. Un endroit à la viticulture unique, vestige d'une autre époque. Je dis que les choses ont peu changé au Chili, car encore plus de 90% du vignoble chilien est planté sans porte-greffe. Toutefois, cela commence à changer. De plus en plus de producteurs introduisent le greffage et les porte-greffes dans leur arsenal. Aussi, chose pratiquement unique au Chili, on greffe de plus en plus de cépages Vitis vinifera sur des racines Vitis vinifera d’un autre cépage. Comme en greffant de très vieilles vignes de Païs avec des cépages plus réputés.

Un des producteurs chiliens qui depuis plusieurs années expérimente avec les porte-greffes, est le groupe Santa Rita, qui inclut aussi Vina Carmen. Cette semaine, j’ai eu la chance de tomber sur un article très intéressant du magazine chilien “Vitis”, et qui montre une comparaison de trois paires de vins issus de vignes greffées et non greffées. Les résultats sont très intéressants et montrent bien que le greffage a un effet direct sur la nature des vins obtenus. Dans les trois cas, les vignes sont issues du même vignoble, même de rangées de vignes voisines ayant des sols identiques. Dans aucun cas la comparaison n’est parfaite, car certains éléments sont différents (clones, année de plantation), mais tout de même, les comparaisons sont assez proches et les différences de profil des vins assez claires pour voir que le greffage a une influence indéniable sur les vins obtenus. D’ailleurs, dans les trois cas, on parle de vignes dont les raisins servent à produire des vins que je connais, soit la Sauvignon Blanc “120" de Santa Rita, le Cabernet Sauvignon “Medalla Real” de Santa Rita, et le Merlot, “Reserve” de Vina Carmen, issu de la vallée de Casablanca. Il est à noter que dans le cas du Cabernet Sauvignon, on dit clairement que le greffage a été utilisé pour atténuer la vigueur de la vigne non-greffée. En ce sens, il est intéressant de noter que la vigne greffée moins vigoureuse produit deux fois plus de fruits que la vigne non-greffée, et que la qualité du vin produit est au moins aussi bonne, même si les profils des vins sont différents. De plus, dans le cas des deux paires de vins rouges, il est intéressant de noter que les versions issus de vignes non-greffées sont toutes deux qualifiées de “herbal”, contrairement à leurs contreparties issues de vignes greffées. Cela est intéressant quand on sait que les rouges chiliens sont souvent décriés par certains pour leur caractère végétal. Et si la viticulture pré-phylloxéra donnait des vins au caractère végétal plus affirmé à cause, entre autre, d’une plus grande vigueur des vignes non-greffées? La réponse à cette interrogation n’est pas définitive, et c’est sûr que les Chiliens vont continuer de se pencher sur la question. Une chose est sûre toutefois, ce type d'expérience apporte un éclairage intéressant sur la viticulture particulière de ce pays, et offre des pistes pour mieux comprendre ses vins. Ça peut aussi permettre de se demander à quoi ressemblerait les vins européens si le phylloxéra n'avait pas complètement changer la donne.

Si la lecture de cet article vous intéresse, je joins le lien vers l’édition pdf du magazine le contenant. L’article commence à la page 13 et est disponible en espagnol et en anglais. D’ailleurs, une bonne vingtaine de numéros de cette revue, remontant jusqu’à 2007, sont disponibles gratuitement en version pdf. Beaucoup de lecture en perspective pour moi qui vient juste de découvrir cette petite mine d'information. Dans le même numéro, il y a d'ailleurs un article intéressant sur le marché du vin canadien observé du point de vue des Chiliens. Ils ne semblent pas très entichés de nos monopoles étatiques.

http://www.vitismagazine.cl/pdf/rev_31.pdf



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mardi 17 août 2010

Notes et grands millésimes

J’écris un peu sur le vin sur ce blogue, mais je suis d’abord et avant tout un lecteur. Je lis toute sorte de choses sur le vin, et parfois il m’arrive de faire des liens entre certaines d’entre elles. Comme ce week-end par exemple. Je lisais la chronique de Jacques Benoît sur Cyberpresse dont le sujet était les grands millésimes. Un passage a particulièrement retenu mon attention:

“Les conditions qui donnent naissance aux grands millésimes sont bien connues des amateurs. Peu de pluie, beaucoup de soleil, des nuits fraîches qui préserveront la qualité des arômes et, enfin, du beau temps constant pendant toute la période de croissance, sans à-coups, ce qui assure une maturation harmonieuse de toutes les composantes du raisin.”

En lisant cela, spontanément je me suis dit qu’il décrivait des conditions très communes au Chili année après année. Ensuite, en y pensant un peu plus, je me suis rappelé une autre citation, celle-là venant José Manuel Ortega, du groupe O. Fournier, produisant du vin en Ribera del Duero dans son Espagne natale, ainsi que dans la vallée de Uco en Argentine, et récemment dans la vallée de Maule au Chili. M. Ortega est très enthousiaste à propos de cette région chilienne et voici ma traduction libre de ce qu’il en disait dans un article récent:

“Maule est une des meilleures régions au monde pour la production de vin de haute qualité. Je définis toujours Maule comme Bordeaux dans une année exceptionnelle. On veut toujours faire des vins avec de la personnalité et du caractère, et on sent que Maule est la région pour ce faire. On ne suit pas les modes, mais le potentiel, et nous sommes toujours étonnés de la qualité qu’on trouve dans cette région...”

Bien sûr, ce n’est l’opinion que d’un seul homme, mais les conditions des bons terroirs chiliens correspondent à la description de M. Benoît, ce qui corrobore l’opinion de M. Ortega. Ensuite, j’ai fait un autre lien avec un sujet qui m’intéresse. Celui des fameuses notes sur 100 points. Bien sûr, on note les vins selon ce système, mais on note aussi les millésimes. Je lisais aussi cette semaine une discussion sur le forum de discussion LPEL, où l’on disait que tous ces systèmes sur 100 étaient relatifs. Qu’une note de 95, par exemple, donnée à un vin renommé, n’équivalait pas à la même note donnée à un vin plus obscur ou provenant d'une région moins réputée. Puis, en faisant le lien avec la notation des millésimes, je dois avouer avoir été très confus. Depuis que je lis ce type de notes attribuées aux millésimes, la plus haute note que j’ai vu attribuée au Chili ou à une de ses régions est 93. Ensuite j’ai repensé aux commentaires de M. Ortega, et à ceux de M. Benoît qui selon moi cadrent bien avec le Chili. Aucune note n’excédant 93!!! Je me suis alors demandé ce qu’il manquait au Chili pour se mériter des notes plus hautes. Je me suis aussi demandé où était le fameux relativisme du système. S’il est vrai qu’il faut juger des vins d’une région de façon isolée. S’il est vrai qu’une note de 100 devrait représenter la perfection selon le potentiel d’une région donnée. Alors cela devrait s’appliquer aussi aux millésimes. Avec ce que j’ai cité plus haut, les millésimes s’approchant de la perfection doivent bien exister aussi au Chili. Non?

Encore une fois, face à tant d'incohérence, ma conclusion a été que ce système de notation, qu’on l’applique aux vins ou aux millésimes de différents pays ou régions, n’est rien d’autre qu’un marécage attirant les préjugés.


http://www.cyberpresse.ca/vivre/vins/201008/13/01-4306323-sept-vins-de-grandes-annees.php?utm_categorieinterne=trafficdrivers&utm_contenuinterne=cyberpresse_B20_vivre-vins-manchette-b20_455009_section_POS1
 
http://www.thedrinksbusiness.com/index.php?option=com_content&task=view&id=11284&Itemid=66
 
http://www.lapaulee-enligne.com/autour-du-vin-f1/domaine-gauby-vieilles-vignes-blanc-2007-t711.htm

samedi 14 août 2010

MALBEC, SINGLE VINEYARD, 2008, RAPEL, ANAKENA


Pour faire changement, je vous parle aujourd'hui d'un autre vin d'approche chilienne... Anakena est un relatif nouveau venu sur la scène vinicole chilienne. Ses premiers vignobles furent plantés dans l’Alto Cachapoal en 1999. Depuis, des vignobles ont aussi été plantés plus à l’ouest dans Cachapoal, ainsi que plus au sud sur la montagne de Ninquén dans la vallée de Colchagua et finalement dans la fraîche région côtière de Leyda pour la production de vins blancs et de Pinot Noir. Anakena est un exemple de maison qui ne tente pas de brûler les étapes en matière de prix. Pour le moment, cette maison semble se concentrer à offrir des vins abordables de forts RQP. Il faut donc oublier les vins super-premiums très chers et très ambitieux. La gamme supérieure de la maison, appelée Ona, se vend autour 20-25$ la bouteille. Pour ce qui est de ce Malbec de vignoble unique, il fait partie de la gamme suivante. J’ai peu de détails sur son élaboration, si ce n’est que 70% du vin a été élevé en barriques de chêne français et américain d’âge indéterminé. Selon ce que j’ai pu percevoir à la dégustation, le pourcentage de barriques neuves doit être faible.

La robe est foncée et légèrement translucide. Le nez est frais et exhale un mélange d’arômes de fruits rouges et noirs, complété par une touche florale et un caractère épicé de muscade et de poivre noir. Un très léger aspect terreux et une touche de torréfaction complètent l’ensemble. Belle qualité d’arôme pour ce nez présentement un peu sur la retenue. En bouche, l’attaque se montre à la fois ample et fraîche, bien équilibrée, et déploie des saveurs fruitées de belle qualité, soutenues par un trait d’amertume et alliées à d’agréables notes épicées. Le vin est de corps moyen, avec une belle droiture, un volume assez restreint et un bon niveau de concentration. Ces éléments, combinés à une fine présence tannique, le rende agréable et facile à boire. La finale poursuit dans la voie déjà tracée, sur une persistance plus qu’honnête aux relents de chocolat noir.

En dégustant ce vin, je ne pouvais m’empêcher de penser aux vins de Catena, de l’autre côté des Andes. À cause bien sûr de la qualité des arômes et des saveurs qu’aucun artifice ne masque. À cause aussi de l’équilibre, de la fraîcheur, ainsi que l’absence d’esbroufe. Ce vin mise d’abord et avant tout sur la qualité de son fruit, avec une influence boisée à peine perceptible, et avec juste ce qu’il faut de concentration. Le titre alcoolique est aussi très bien contenu à 13.3%. Un vin sans lourdeur donc, sans excès, et aux proportions bien ajustées par rapport au style qu’il préconise. J’ai payé ce vin 13.95$, et à ce prix c’est une formidable aubaine. Il n’est pas tout à fait au niveau du Malbec de Catena, un bel achat vendu 50% plus cher, mais pas loin. Le Chili a longtemps été timide avec le Malbec, probablement à cause qu’il s’agit du cépage emblématique de son voisin l’Argentine. Mais depuis quelques années, de plus en plus de producteurs se lancent avec ce cépage, et souvent avec de très bons résultats offerts à des prix alléchants. Parmi les vins que j’ai pu goûter, les meilleurs sont le Loma Larga, le Chocalan, Gran Reserva, le Côt de Perez Cruz et le Viu 1 de Viu Manent, mais celui-ci est très cher.



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vendredi 13 août 2010

L’approche européenne

J’ai lu un très court article cette semaine sur le site de la revue britannique Decanter (voir le lien). Un article si court que j'aurais pu passer outre sans y porter trop attention, mais en même temps, dans sa concision il m’a semblé d’une honnêteté brutale. Une honnêteté qu’on retrouve malheureusement trop rarement dans le monde européen du vin. Depuis que je m’intéresse à ce liquide, ma plus grande déception a été de découvrir la forte prévalence des déviations microbiologiques, dans les vins européens plus haut de gamme. Des déviations qui à mon avis entachent tellement de vins qui autrement auraient été superbes. C’est une des raisons faisant que je me retrouve à boire des vins du Nouveau-Monde, où ces problèmes sont beaucoup plus rares, à part chez ceux qui veulent insuffler un peu de "terroir" européen dans leurs vins!..

Ce fut donc avec des sentiments partagés que j’ai lu les propos de Jacques Lardière, oenologue en chef sur le départ de la maison Louis Jadot. D’un côté, cette mentalité me désole, mais d'un autre côté, j’apprécie sa franchise. Si plus d’intervenants du monde du vin parlaient publiquement de façon aussi claire, on pourrait finalement avoir un meilleur portrait de la situation. Les mentalités pourraient évoluer. On pourrait arrêter de parler d’arômes de terroir, de complexité du terroir, et parler d’arômes microbiologiques secondaires. On pourrait connaître les producteurs qui laissent leurs vins être “complexifiés” par des microorganismes en cours d’élevage, et même en bouteille. On pourrait même créer un label “Vin vivant” pour qualifier les nombreux vins très prisés issus de cette approche. Cette appellation serait plus positive que “Vin malpropre” ou “Vin défectueux non préjudiciable”... À moins que la meilleure appellation pour ces vins ne soit “Vin d'approche européenne”. De cette façon, on saurait à quoi s’en tenir, même si ce serait injuste pour les tenants européens de l'approche australienne.... La clarté, c’est d’ailleurs pourquoi j’apprécie les producteurs qui se réclament d'un mouvement actuellement à la mode, et décrit par l’oxymoron “vin naturel”. Avec eux on sait plus à quoi s'en tenir. J’aimerais que la langue de bois cesse, et que cette franchise s’étende. Ceux qui aiment les vins "post-fermentés" pourraient continuer de le faire, et le “vin fin” européen ne serait plus un champ miné pour les amateurs comme moi. Enfin je pourrais acheter en toute connaissance de cause, sans risque, de vrais vins de terroirs européens car ceux-ci ne seraient pas masqués par des arômes issus de fermentations secondaires gommant leur vraie typicité.

M. Lardière dit qu’il ne faut pas enlever les fautes à moins qu’elles ne soient “vraiment” préjudiciables au vin. Mais qui peut juger du caractère “vraiment” préjudiciable d’une faute? Moi je ne veux pas que quelqu’un d’autre juge à l’avance pour moi si une faute est préjudiciable ou pas. J’aimerais connaître la philosophie d’élaboration avant d’acheter. Une bouteille de vin pour moi ne devrait pas être un jeu de hasard.

http://www.decanter.com/news/news.php?id=300830


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mercredi 11 août 2010

SYRAH, 2007, ACONCAGUA, ARBOLEDA



Arboleda est une “boutique winery” créée par Eduardo Chadwick, l’homme derrière, entre autres, Errazuriz. Tout comme Errazuriz, Arboleda est situé dans la vallée d’Aconcagua, mais sur un terroir différent situé plus près de la côte. Selon le site du producteur, les raisins ayant servis a élaborer ce vin ont été cueillis dans la dernière semaine d’avril, avec un délai de 10-14 jours, pour assurer une pleine maturité phénolique, l’obtention de saveurs riches, des tanins doux et une excellente acidité. Le vin a été élevé pendant 12 mois en barriques de chêne neuves pour 82%, 60 % américain, 40% français. Ces choix oenologiques, à mon sens, se reflètent dans le style du vin obtenu.

La robe est très sombre et parfaitement opaque. Le nez est de bonne intensité et dégage un très agréable mélange d’arômes. La fraise et la cerise bien mûres sont entremêlées à un aspect fumé et légèrement goudronné auquel s’ajoutent des notes de réglisse, de muscade et de vanille. Dans le style jeune vin au fruité mûr et à l’influence boisée assumée, c’est une très belle réussite. Cela se poursuit en bouche avec une entrée en matière toute en douceur. Je parle habituellement d’attaque pour évoquer le début de bouche, mais dans ce cas-ci, j’ai dû y renoncer tellement ce vin est doux, rond, et sans aspérités. Dès le départ ça remplit très bien la bouche, en déployant un fruité à la fois intense et très doux, amalgamé à des saveurs fumées et doucement épicées. En milieu de bouche, le vin est vraiment délicieux, avec des saveurs intenses et concentrées, mais sans impression de densité ou de lourdeur. C’est un vin en largeur, à la fine trame tannique, qui glisse sur la vague plutôt que de la fendre, si vous voyez ce que je veux dire. Cette vague de plaisir vient se rompre élégamment en finale, laissant des bouillons de saveurs intenses qui prennent un très long moment avant de se retirer et disparaître complètement.

Ce vin est l’illustration même de la versatilité stylistique incroyable du Chili avec la Syrah. Dans ce cas-ci, malgré ce qui est écrit sur l’étiquette, et même si c’est grossière simplification, on est plutôt du côté Shiraz du spectre stylistique. Honnêtement, si j’avais pu lire ma note de dégustation ci-haut avant d’avoir acheté ce vin, probablement que j’aurais passé mon tour. Mes préjugés l’auraient probablement emporté. Pourtant, j’aurais fait là une grossière erreur, car en matière de vin, le style est une chose, et il est normal d’avoir des préférences. Toutefois, ce qui compte dans un vin, au-delà du style, c’est la qualité des divers éléments et l’équilibre. Et bien ce vin possède tout ça, et l’exercice de style est parfaitement réussi. Le vin est très bon. En fait il est délicieux, et une fois en bouche, les préjugés prennent le bord. C’est vrai que ce vin est, d’une certaine façon, l’antithèse du vin qu’on aime considérer comme sérieux. Surtout si on veut soi-même être pris au sérieux comme amateur. Mais moi il y a longtemps que j’y ai renoncé, alors je peux me laisser aller... Et puis, vous savez, j’ai évoqué le stéréotype Shiraz pour situer ce vin, à cause bien sûr du cépage dont il est issu. Mais en fait, celui-ci, avec son fruité de fraises mûres et sa rondeur, m’a plutôt rappelé mes quelques expériences avec des Châteuneuf-du-Pape modernes. Étant très loin d’être un connaisseur en vins de Châteuneuf, ce n’est là qu’une impression. N’empêche que je serais curieux de faire une comparaison directe à l’aveugle pour voir si j’erre totalement avec une telle affirmation. De toute façon, peu importe. Ce que je retiens de ce vin c’est son fort niveau qualitatif offert à un prix plus qu’avantageux de 18.95$ en Ontario. Le producteur parle d’un excellent potentiel de garde pour ce vin, affirmation avec laquelle je ne peux qu’être d’accord.


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dimanche 8 août 2010

La garde du vin: Entre bonification et possible mythification

Petit retour sur le sujet de la garde du vin. Quand on aborde ce sujet, c’est souvent sous l’angle de la bonification. Pour plusieurs, un vin de garde est un vin qui nécessairement s’améliorera avec le temps. Je trouve ce point de vue restrictif. Pour moi un vin de garde ne se détermine pas du point de vue de l’amélioration, mais du point de vue de l’évolution et de la transformation. Comme je le disais dans mon texte précédant, ce qui est intéressant dans la garde du vin, c’est de suivre une transformation graduelle. C’est de voir un vin changer de profil pour en devenir un autre avec le temps. Bien sûr, dans bien des cas la transformation peut être clairement négative, quand un vin n’est pas apte à la garde. Toutefois, en dehors de ces cas clairs, l’appréciation du résultat sera affaire de goût. On peut aimer les jeunes vins tout autant que les plus vieux, mais pour des raisons différentes. De la même façon qu’on peut aimer à la fois les vins de Bordeaux ou de Bourgogne. Bien sûr, il est rare qu’on aime des choses différentes de manière parfaitement égale. Les préférences sont une chose naturelle dans ce monde de relativité qui est le nôtre. C’est en ce sens que je dis qu’on ne doit pas voir la garde sous l’angle de la bonification, mais sous celui de la transformation. Car au bout du compte les préférences personnelles feront que, d’un dégustateur à l’autre, un vin pourra être aimé tout autant pour ce qu’il était au point de départ, que pour ce qu’il sera devenu à l’arrivée.

Ceci dit, autant j’aime garder du vin et autant j’aime boire des vins à divers stades d’évolution. Et bien, autant je trouve qu’en général l’amateur passionné magnifie trop les vins âgés. Même si cela est bien compréhensible. Une bouteille gardée pendant de longues années suscitera immanquablement des attentes élevées chez celui qui aura eu la patience de le faire. Et puis, même si on a pas gardé soi-même la bouteille, les vieux vins sont rares et la plupart du temps plus chers que les millésimes plus jeunes du même vin. De plus, l’année inscrite sur l’étiquette d’une bouteille peut posséder un pouvoir de fascination semblable à celui des noms de domaines prestigieux. Plus elle date, plus ça impressionne, et si on combine nom prestigieux et année ancienne, l’effet de fascination est augmenté. C’est normal. Une vieille bouteille de vin, pour plusieurs, c’est une façon symbolique de retourner dans le passé. Comme si un moment d’histoire avait pu y être capté pour pouvoir être rendu à l’heureux propriétaire plusieurs années plus tard. Bien sûr, quand un vieux vin a gardé des airs de jeunesse et qu’il est très bon, on aimerait y croire. La réalité toutefois, c’est que le vin a vu le jour en cette année inscrite sur l’étiquette, et que par la suite il a vieilli, évolué, est peut-être même mort caché dans sa bouteille. Comprenez-moi bien. Je ne tente pas de dévaluer les vieux vins. Je ne dis pas non plus qu’il n’y a pas de vieux vins fantastiques. Au contraire. Je souligne seulement qu’on a tendance à ne pas les évaluer avec la même rigueur qu’on applique aux vins plus jeunes. Par une sorte d’effet anthropomorphique, on a tendance à leur montrer plus de respect. Encore une fois, c’est une réaction normale que je ne méprise pas. Ouvrir un vieux vin est un des grands plaisirs associé à cette passion. Je dis seulement qu’on devrait être conscient de la situation dans nos commentaires subséquents. Ce qui n’empêche pas de vivre l’instant pleinement lorsqu’on ouvre une de ces bouteilles.


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jeudi 5 août 2010

Qu’est-ce qu’un vin de garde?

Je suis tombé aujourd’hui sur un texte du blogueur américain Alder Yarrow qui réagissait à un autre texte de Matt Kramer du Wine Spectator à propos de ce qui fait qu’un vin vaut la peine d’être gardé (voir les liens). Autant la réponse de Yarrow m’a plu par son côté terre à terre basé sur une expérience de première main. Autant le texte de Kramer, comme c’est souvent le cas lorsqu’il est question de ce qui fait un vin de garde, m’a semblé faire dans le flou artistique, assaisonné d’un brin de prétention et d’ignorance. Je dis ignorance, car il semble que M. Kramer ne met pas souvent de vins peu réputés de côté. Je ne mets pas en doute son expertise pour la garde des vins de renom, mais pour les vins qui tentent de se faire un nom, ou même pour ceux qui n’ont pas cette prétention, son expérience me semble très limitée, et partant, son analyse hasardeuse.

À mon avis, il n’y a rien de plus difficile que de prédire le potentiel de garde d’un vin lorsqu’on en ignore l’identité. Au contraire, lorsqu’on en connaît l’identité, celle-ci prend le dessus sur le vin lui-même pour déterminer son potentiel de garde. Malheureusement, avec les nombreux changements techniques qui ont été introduits ces dernières années dans l’élaboration des vins, même l’historique des noms renommés ne peut plus servir de guide infaillible. Les problèmes d’oxydation prématurée des bourgognes blancs en sont un bon exemple. Aussi, toute l’argumentation de M. Kramer concernant le potentiel de transformation, par rapport à la capacité d’endurance, me semble relever de la pensée toute faite, du cliché. Contrairement à ce qu’il affirme, tous les vins se transforment avec l’âge. Ce qui varie, c’est la durée de la transformation et la qualité du résultat. Des vins qui ne changent pas au niveau aromatique et structurel, puis qui meurent spontanément. Ça n’existe pas. Ce qui existe toutefois, ce sont des vins qui se transforment pour le pire, plus ou moins rapidement.

Ceci dit, la meilleure façon de connaître le potentiel de garde des vins qui suscitent notre intérêt, c’est encore de prendre le risque de les garder. Il n’y a pas de substitut pour ça. Toutefois, il ne faut pas garder du vin en pensant qu’au bout du processus il y aura nécessairement une révélation extraordinaire. Ce qui est intéressant dans la garde du vin, c’est le processus, incluant la variabilité des résultats dans le temps. Ce qui est intéressant, comme le mentionne Alder Yarrow, c’est de suivre le vin dans le temps. Personnellement, ce que j’aime faire, c’est acheter plusieurs bouteilles d’un même vin, au minimum quatre bouteilles, et parfois même une caisse complète pour les vins qui me semblent les meilleurs achats. Ensuite, le plaisir c’est d’ouvrir des bouteilles à intervalles plus ou moins longs, selon la qualité des résultats obtenus en cours de route, de la vitesse d’évolution, et du nombre de bouteilles achetées. Cette façon de faire ajoute un plaisir intellectuel au plaisir sensuel, en plus de donner des vins avec des profils que seule la garde peut procurer. Dans mon cas, étant donné mon intérêt pour les vins abordables, de pays peu renommés, et que je considère de forts RQP. Un autre plaisir s’ajoute dans le processus de garde, soit celui de faire des trouvailles en allant là où peu d’amateurs vont. Choisir un vin renommé pour la garde va de soi. Il n’y a pas de mérite particulier à le faire, sauf peut-être celui d’avoir le goût et la patience de le faire. Mais de miser pour la garde sur un vin non reconnu pour une telle application, cela apporte une réelle satisfaction lorsque le pari osé est heureux. On développe un sentiment personnel par rapport aux vins de ce type qu’on a choisis. Ceux-ci deviennent en quelque sorte notre création. Car sans l’audace de les avoir mis de côté, ces vins improbables n'auraient jamais pu se faire. Ils n’auraient jamais existé. Ils auraient été bus avant.

En conclusion, je dirais qu’il ne faut pas avoir peur de garder des bouteilles de prix abordables. Il faut toutefois bien sélectionner les candidats. Il y a plus de vins de prix abordables valant la peine d’être gardés que ne le disent les experts comme Matt Kramer. Faites l’exercice. Vous verrez bien que j’ai raison.
 
 
http://www.vinography.com/archives/2010/08/the_mysteries_of_time_and_wine.html
 
http://www.winespectator.com/webfeature/show?id=43281
 
 
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