mardi 22 juin 2010

Vin et expertise

Ce matin j’ai reçu une question me demandant combien de temps il fallait pour devenir spécialiste en matière de vin. Je n’ai pas répondu à la question, ignorant la réponse, mais j’y ai tout de même réfléchi. Disons que la première chose qui me soit venu à l’esprit, c’est que l’expertise est une notion très relative. Ensuite, je me suis dit que le monde du vin est un champ très vaste à explorer, et ce, sous plusieurs angles. Finalement, je me suis dit que le temps nécessaire pour acquérir le statut de spécialiste en vin devait dépendre de l’intensité qu’on mettait dans l’apprentissage, et aussi de nos connaissances préalables.

On peut se demander pourquoi un simple amateur de vin pourrait bien vouloir devenir expert en la matière. Pour des professionnels, on peut comprendre la motivation. Mais pour un amateur, je n’en vois pas l’utilité. Je ne dis pas qu’il faille renoncer à apprendre. Je dis juste que le plaisir et la curiosité devraient être les moteurs de la démarche, pas le désir d’atteindre un statut d’expert. Aussi, il ne faut oublier l'aspect monétaire de l'équation. Cet élément, dépendant des moyens ou des valeurs, peut être limitatif. En plus, et c'est là où tout se mêle un peu,  il faut dire que le petit monde du vin est un qui peut paraître intimidant pour le néophyte. C’est un monde où une certaine catégorie d’amateurs aime bien étaler son expérience et ses connaissances, en espérant se donner de la crédibilité et de l’importance. Je peux donc comprendre qu’un nouveau venu dans le domaine puisse vouloir gagner en expertise assez rapidement. Malheureusement, vin et ego sont souvent liés, le premier servant alors d’outil pour élever le deuxième. Personnellement, je n’ai jamais eu le désir de devenir un spécialiste en matière de vin. Si j’avais eu ce désir, il y a longtemps j’aurais réorienté mon intérêt vers des contrées plus prestigieuses. Certains, pensant peut-être me consoler, me diraient que je suis un expert en vins chiliens. Ne vous en faites pas, en connaître un peu sur un sujet n’intéressant presque personne ne fait pas de soi un expert. Simple effet de contraste.

Comme je le disais au début, la notion d’expert en est une très relative. Je pense que l’amateur de vin ne devrait pas se préoccuper de devenir un expert. Encore une fois, il devrait se laisser guider par le plaisir et par sa curiosité. Bien sûr, au passage, il accumulera des connaissances. Ces connaissances nouvelles pourront en cours de route l’aider à orienter son parcours. Mais la quête de connaissances ne devrait pas être le but de l’exercice. Peut-être que vers la fin de son périple, l’amateur ayant été motivé d’abord et avant tout par le plaisir pourra être considéré par certains comme un expert. Si c’est le cas, celui-ci sera alors le meilleur des experts qu’on puisse imaginer, car il le sera devenu malgré lui, et ne se considérera pas lui-même comme tel.


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