vendredi 2 avril 2010

MERLOT, 2007, ACONCAGUA, VINA ARBOLEDA


Dans un précédant message sur le Merlot, 2006, de Tabali. J’avais discuté des raisons expliquant les résultats relativement décevants du Merlot au Chili. Une des raisons invoquées, était la faiblesse du système racinaire du Merlot, lorsqu’il n’est pas greffé, comme c’est la norme au Chili, alors que c’est l’exception ailleurs dans le monde. J’ai été attiré par ce vin d’Arboleda lorsque j’ai lu sur le site du producteur qu’il était élaboré avec du Merlot planté sur porte-greffe, en 1999, dans un nouveau vignoble du nom de Las Vertientes. Ce vignoble est situé à 40 km du Pacifique et planté à flanc de colline. C’est d’ailleurs cet emplacement plus proche du Pacifique, et donc plus frais, qui distingue les rouges d’Arboleda, de ceux d’Errazuriz, qui est en quelque sorte la maison-mère. Toutes deux appartiennent à Eduardo Chadwick et semblent collaborer étroitement. Il est aussi intéressant de noter que ce vin a été choisi meilleur Merlot du Chili par Patricio Tapia dans son guide “Descorchados 2010". Il fut aussi très bien classé par le panel de dégustateurs canadiens lors des septièmes “Wines of Chile Awards” tenus en Janvier dernier au Chili.

La robe est très foncée et parfaitement opaque. Le nez est quelque peu retenu, mais on peut quand même y apprécier un beau mélange d’arômes de fruits rouges et noirs, avec la cerise qui se détache clairement. À cet aspect fruité dominant, s’ajoutent des notes évoquant l’encens et la sauge moulue, le caramel et la vanille, ainsi qu’une légère touche torréfiée. Le lendemain, un aspect viandé s’était ajouté à la palette aromatique. Somme toute, un beau nez de très jeune vin. Toutefois à ce stade précoce, c’est en bouche que l’on peut au mieux apprécier la très belle qualité de ce vin, et tout son potentiel. Celui-ci est étonnamment ferme et droit, avec une bonne acidité et une trame tannique bien serrée. Son fruité de cerise se montre sous un jour éclatant, bien amalgamé aux notes épicées et boisées déjà perçues au nez. Le milieu de bouche permet de confirmer la solidité et la densité de la matière, et d’apprécier la concentration de très bon niveau. La finale est harmonieuse et intense, sur une longueur de très bon calibre.

Les mentions honorables obtenues par ce vin me semble pleinement méritées. C’est un vin sérieux, encore très jeune, et bien différent du stéréotype rattaché aux vins de ce cépage issus de ce pays. C’est le premier vin chilien que je bois en sachant qu’il est issu de vignes greffées. C’est peut-être pour cette raison, mais je l’ai trouvé assez proche d’un vin européen. J’aimerais bien le déguster en pure aveugle pour m’assurer que je n'ai pas été influencé par ce que je savais à son propos. J’aimerais aussi goûter d’autres vins chiliens issus de vignes greffées. J’ai toujours pensé qu’une partie de caractère spécifique des vins chiliens de la vallée centrale pouvait être liée au fait qu’ils sont issus de vignes non greffées. Je ne peux pas dire en me basant sur ce seul vin, bu en toute connaissance de cause, que ça confirme cette hypothèse, mais une chose est sûre, il est loin de l’infirmer. Toujours est-il que pour les 18.95$ demandés, ce vin constitue une véritable aubaine. De plus, il me semble posséder un très bon potentiel de garde.


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2 commentaires:

  1. Salut Claude,

    Tu l'as acheté en Ontario? Le merlot est un cépage avec lequel j'ai un peu de difficulté au Chili à cause de son coté "vert" souvent très marqué. Qu'en est il avec celui-ci?

    Paul

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  2. Oui, en Ontario. Comme je le mentionne, selon ma perception, ce vin de Merlot s'éloigne du stéréotype souvent accolé aux vins chiliens de ce cépage. Donc, je n'y ai rien goûté de vert, ou évoquant l'eucalyptus ou le menthol.

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