lundi 21 décembre 2009

CHARDONNAY, WINEMAKER’S LOT 14, 2008, CASABLANCA, CONCHA Y TORO


La gamme “Winemaker’s Lot” de Concha y Toro est plutôt obscure. Elle n’est pas référencée sur le site du producteur, probablement car elle est hétérogène et sans continuité dans le temps. Les vins de cette gamme sont axés sur des parcelles particulières de vignobles de cette grande maison, et vinifiés par un “winemaker” à l’emploi de celle-ci. Dans le cas de ce Chardonnay, l’oenologue en charge est Carlos Halaby. Les raisins proviennent de la parcelle 14 du vignoble “El Triangulo”, situé dans la vallée de Casablanca. Ce vignoble donne aussi les raisins pour les deux cuvées les plus ambitieuses en matière de cépages bourguignons, soit le Chardonnay Amelia, et le Pinot Noir Occio, de la filiale Cono Sur. Concha y Toro étant une très grosse entreprise produisant de très forts volumes sur la majorité de ses vins, cette gamme particulière semble vouloir privilégier la vision d’un homme, avec un cépage, sur un terroir précis, et ce, pour des vins de prix abordables.

La robe est de teinte or pâle. Le nez est d’intensité modérée avec le citron comme arôme principal, mais aussi des notes de poire et de pêche, ainsi qu’une touche doucement épicée. En bouche, l’attaque est d’un très bel équilibre, les saveurs reflètent assez bien ce qui était perçu au nez, avec toujours le citron en majeure. Ces saveurs sont intenses et de très belle qualité, mais en même temps sans excès et avec une certaine élégance. Le milieu de bouche est un pur plaisir, où tous les éléments semblent montrer de justes proportions. Au risque de me répéter, ce vin joue vraiment la carte de l’équilibre, avec une belle fraîcheur et cette fameuse “buvabilité” tant recherchée. Aucun excès dans ce vin donc, mais rien ne manque. Cela se transpose en finale où une agréable impression d’harmonie se dégage, sur une persistance de très bon niveau.

Après San Antonio et Limari, voilà un beau vin de Chardonnay de Casablanca au profil qui le distingue de ses trois prédécesseurs. Son caractère citronné le rapproche d’un vin de Sauvignon Blanc, mais sans l’aspect végétal, et avec une légère influence boisé qui apporte un subtil caractère épicé et qui contribue à la rondeur. Avec le Tabali, c’est clairement le vin le plus facile à boire. Il faut se restreindre pour ne pas vider la bouteille trop rapidement. Vraiment un vin des plus agréables et un RQP très appréciable (17.95$). Ce vin et les trois autres dégustés auparavant sont une belle illustration des progrès rapides effectués par la Chili avec le cépage Chardonnay. La qualité est là, et la diversité de style aussi. Pour l’amateur averti, il maintenant possible de boire de très bons Chardonnays chiliens, et ce, pour des prix imbattables. Et comme la plupart des vignobles sont très jeunes, et que l’on continue de développer de nouveaux terroirs de climats frais, le meilleur est encore à venir.

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3 commentaires:

  1. Salut CLaude,

    Je suis toujours étonné de voir les produits que tu débouche; parce que je ne les voient jamais en SAQ ou très rarement.

    Tu mentionne à quelques occasions que telle ou telle bouteille vient de la LCBO. Est-ce que que l'ontario est le Klondike des vins chiliens et argentins?

    Thomas

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  2. Salut Thomas,

    Klondike est un mot un peu fort, mais la LCBO offre pas mal plus de vins sud-américains sur une base annuelle que la SAQ. Et surtout, la LCBO offre plus de nouveaux producteurs indépendants, axés sur le terroir et la qualité. La SAQ en offre moins, et plusieurs, rarement les meilleurs, semblent choisis à cause d'un lien quelconque avec la France. Pour le Chili seulement:Lurton, Willian Fèvre, Punto Alto (Laroche), Casa Donoso, Las Casas del Toqui (Château Trintaudon), Escudo Rojo, Mapu (Baron Philippe de Rothschild), Casa Lapostolle, Los Vascos (Domaines Barons de Rothschild), Los Boldos (Massenez). Après ça si tu enlèves les vins relés aux gros joueurs Concha y Toro et Errazuriz. Il ne reste plus grand chose. La LCBO offre pas mal plus de petits producteurs indépendants. Et pour compléter, il y a les importations privées, mais il faut commander à la caisse. Ce n'est pas très pratique.

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  3. Un des plaisirs de la garde du vin est de suivre l'évolution des vins mis de côté. J'avais bu ce vin en prime jeunesse il y a deux ans et demi. Le moins que je puisse dire, c'est que la bouteille ouverte aujourd'hui dévoile un vin encore sur son profil de jeunesse. Malgré ma note dégustation ci-haut, il est difficile de faire une comparaison juste. En dégustant le vin tout en me relisant, je dirais que le vin se montre plus dense et concentré que ce que j'en disais alors.La richesse et l'intensité de la matière sont très impressionnantes pour un vin de prix aussi modique. Une chose est sûre, un vin comme celui-ci m'encourage à continuer mes expériences de garde avec les blancs du Nouveau-Chili.

    Claude

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