jeudi 31 décembre 2009

CARMENÈRE/CABERNET SAUVIGNON, ENVERO, GRAN RESERVA, 2007, APALTA, COLCHAGUA, APALTAGUA





Beaucoup d’étrangers investissent dans le potentiel vinicole du Chili. Miguel Torres fut le premier à montrer la voie dans les années 80 en s’installant dans la vallée de Curico. Edward Tutunjian, un américain tombé amoureux du Chili a suivi le même chemin il y a un peu plus de dix ans en achetant des vignobles dans cette même vallée de Curico et y créant des vins sous une étiquette portant son nom. Depuis, il a étendu ses activités dans Colchagua, où il a racheté Apaltagua. Et dernièrement, il a entrepris de créer son propre vignoble en plantant du Cabernet Sauvignon et de la Syrah près de Pirque dans l’Alto Maipo. De plus, autre geste montrant le sérieux du bonhomme, il a engagé le réputé Alvaro Espinoza comme consultant. Le vin dont il est question ici, le Envero, est un assemblage à forte dominante de Carmenère (90%), qui provient de la réputée sous-région de Apalta, située au coeur de la vallée de Colchagua. Il est issu de vieilles vignes de 60 ans d’âge, et a été élevé en barriques de chêne pour 8 à 12 mois. Le vin titre à 14% d’alcool.

La robe est bien foncée et opaque. Le nez est d’intensité modérée, et exprime de beaux arômes de fruits rouges et noirs, mâtinés de notes doucement épicées et d’une touche d’herbes aromatiques, ainsi que d’un trait de poivron rouge grillé. Un léger caractère chocolaté vient compléter ce très agréable ensemble qui sait éviter le caractère parfois trop végétal du Carmenère. En bouche, l’attaque est pleine et équilibrée, la structure est assez compacte et évite les débordements. Le fruité est éclatant et bien balancé par une juste dose d’amertume. Comme au nez, les notes d’épices douces et d’herbes aromatiques viennent agrémenter l’effet gustatif d’ensemble. Le milieu de bouche ne fléchit pas, sur un bon niveau de concentration et une texture tannique veloutée. Le finale ne dévie pas, gardant le cap, en se montrant harmonieuse et intense, sur une longueur de bon calibre.

Tout amateur de vins chiliens puis-je être, le Carmenère n’est pas mon cépage favori. Je le préfère de loin comme élément minoritaire d’un assemblage, qu’il peut alors complexifier et enrichir. C’est un cépage difficile à maîtriser, et lorsqu’il joue les premiers rôles, c’est une boîte à surprises, tellement les résultats peuvent être variables. Dans ce cas-ci, la surprise a été plus que bonne. J’ai vraiment beaucoup aimé ce vin que j’ai trouvé bien équilibré, avec une bonne matière et déjà agréable à boire. Ce vin s’est mérité les chaleureux éloges de la revue britannique Decanter et ça me semble parfaitement mérité. J’ai payé cette bouteille la modique somme de 15.95$. À ce prix, il va sans dire que c’est un RQP de haut niveau, et Apaltagua est un producteur à surveiller.


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