vendredi 11 septembre 2009

Viticulture et sélection clonale au Chili

Autant je pense que le Chili est un pays vinicole qui a un grand avenir, de par sa très grande diversité de terroirs. Autant je pense que c’est le meilleur pays actuellement, de manière générale, en terme de RQP pour les vins de 35$ et moins. Et bien, autant je suis conscient que c’est un pays qui a encore beaucoup d’aspects à améliorer. Sa courbe d’apprentissage est loin d’être complétée et beaucoup reste à faire. Une des grandes faiblesses du Chili est la qualité générale de la génétique de ses vignes. L’importation de vignes y est très difficile, à cause de la peur d’importer le phylloxéra ou autres maladies de la vigne. Aussi, il n’y a pas une très forte tradition de sélection clonale au Chili, ni une expertise pointue de la vigne. Il faut se rappeler que c’est le pays qui a longtemps confondu le Sauvignon Vert (Friulano) pour du Sauvignon Blanc, et le Carmenère pour du Merlot, mais les choses changent rapidement. Malgré tout, certains voient l’absence de sélection clonale comme un élément de diversité, un rempart contre la prétendue homogénéisation du vin. Mais la réalité, c’est que dans cette diversité, il y a beaucoup de mauvais matériel génétique. Une meilleure sélection de clones permettrait de planter des vignes mieux adaptées à certains terroirs, ou micro-terroirs. Si vous préférez, on pourrait planter différents clones dans un même vignoble, mais en adaptant chacun à des parcelles particulières. La diversité serait toujours présente et les résultats sûrement meilleurs. Cet ajustement fin de la viticulture au Chili est en route, mais a quand même encore beaucoup de chemin à faire. C’est important, surtout si on tient compte du fait que le greffage n’est toujours pas la norme dans ce pays. On plante encore franc de pied, cela a l’avantage de donner des vignes plus saines, mais le désavantage de diminuer l’adaptabilité de la vigne avec le type de sol où elle est plantée. C’est un peu le “one size fits all” de la viticulture. Néanmoins, les choses progressent, malgré la lenteur du processus, on importe de plus en plus de clones sélectionnés de vignes, avec une plus grande variété de cépages. Aussi, on fait des études de sélection clonale, comme actuellement à l’université de Talca, où on espère sélectionner de meilleurs clones de Carmenère. Je joins d’ailleurs un lien sur le sujet. (Merci à Luc pour le lien)

http://www.decanter.com/news/289025.html

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire